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La Conférence des évêques se penche sur l’ordination des femmes diacres et des hommes mariés

Louise Sallé 07h24, le 28 mars 2023, modifié à 07h25, le 28 mars 2023

Les évêques de France se réunissent à Lourdes ce mardi. Neuf groupes de travail, composés majoritairement de laïcs, vont remettre aux évêques une soixantaine de propositions pour mieux équilibrer les relations de pouvoir. Parmi elles, l'ordination des femmes diacres et des hommes mariés. Cette mesure a-t-elle une chance d'aboutir ?

La Conférence des évêques de France débute ce mardi à Lourdes. Un moment important de discussions, et parfois de décisions, dans la hiérarchie catholique. Cette année, neuf groupes de travail, composés majoritairement de laïcs et mis en place après les révélations de la Ciase sur les abus sexuels commis au sein de l'Église, soumettent aux évêques une soixantaine de propositions. L'objectif : réfléchir à de nouvelles manières d’équilibrer les relations de pouvoir et prévenir les abus. 

Ordonner des femmes diacres et des hommes mariés : un vieux débat au Vatican

Parmi les propositions, celle d’ordonner des femmes diacres et des hommes mariés se hisse au rang des plus audacieuses. Elle ne risque, néanmoins, pas d’aboutir tout de suite à un quelconque changement. 

En effet, si les évêques adoptent cette mesure, c’est dans le but de demander au Vatican d’engager une réflexion sur le sujet. Rome, de son côté, étudie déjà la question du diaconat des femmes et de l’ordination d’hommes mariés depuis longtemps. "Je pense que le souci premier du pape, c'est de garder l'Église unie et de ne pas avancer trop vite…", analyse la théologienne Monique Baujard. "C'est un homme qui a plutôt tendance à laisser le débat s'instaurer et se prolonger pour que, petit à petit, un consensus puisse se dégager". 

"Si les femmes se mettaient en grève, plus grand chose ne fonctionnerait !"

L’idée d’ordonner des femmes diacres serait tout de même populaire auprès des catholiques, compte tenu du rôle qu’elles occupent déjà dans les paroisses. "Les femmes font énormément de choses”, remarque Monique Baujard. "Si demain, toutes les femmes qui sont actives dans l'Église se mettent en grève, il n'y a plus grand chose qui fonctionnerait !", ironise-t-elle. 

"Mais il y a des choses que les femmes ne peuvent pas faire : un diacre, par exemple, peut célébrer un baptême, ce qu’une femme ne peut pas faire sauf à y être autorisée exceptionnellement par un évêque", rappelle la théologienne.

Laisser plus de place aux femmes dans la liturgie, une mesure "facile" selon Anne Soupa

La conférence des évêques se penchera sur une autre question  relative à la place des femmes. Celle de leur attribuer des responsabilités au sein de la liturgie, en leur permettant, par exemple, de prononcer une homélie. 

"Voilà une mesure facile et assez significative", note Anne Soupa, une autre théologienne. À l’inverse de l’ordination des femmes diacres, cette proposition est davantage du ressort des évêques français. "Et il est nécessaire de diversifier la parole, car celle des femmes n'est pas toujours celle des hommes", insiste Anne Soupa.