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« La consommation de lapin perd du terrain année après année »

Laurence Girard

La filière française, en recul depuis plusieurs années, tente de faire redécoller les ventes tout en écoutant les nouvelles attentes sociétales sur le bien-être animal, explique Laurence Girard, journaliste économique au « Monde ».

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Matières premières. Nous venons d’entrer dans l’année du lapin. En tout cas, si l’on en croit les Chinois, qui ont fêté l’animal à fourrure, pile-poil, le 22 janvier. Loin du précieux tigre ou de l’extraordinaire dragon, qu’il côtoie dans le calendrier du zodiaque chinois, le lapin est des plus communs dans l’ex-empire du Milieu. Sa population avoisinerait les 500 millions d’individus. Elevés tant pour leur viande que pour leur peau et pelage.

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Comparée au plus gros cheptel mondial, la filière française est modeste. Mais à l’échelle européenne, elle s’inscrit tout de même au troisième rang, derrière l’Espagne et l’Italie. « Nous avons produit 26 000 tonnes de viande de lapin en 2022, contre 50 000 tonnes en Espagne et 30 000 tonnes en Italie », précise Guy Airiau, président du Comité interprofessionnel du lapin. Son propre élevage, situé à Saint-Etienne-du-Bois, en Vendée, a commercialisé 40 000 animaux en 2022.

Si, par nature, le lapin est un animal très prolifique, a contrario, l’éleveur de lapins français, lui, est une espèce en voie d’attrition rapide. Leur nombre se réduit comme peau de chagrin. « Il reste 700 éleveurs professionnels sur le territoire, situés essentiellement en Bretagne, Pays de la Loire, Normandie et Nord. Et dans les dix prochaines années, 30 % d’entre eux vont faire valoir leur droit à la retraite », explique Frédéric Blot, de la Fédération nationale des groupements de producteurs de lapins (Fenalap), lui-même installé en Ille-et-Vilaine.

De la cage au parc

En parallèle, la consommation de lapin perd du terrain année après année. « Elle baisse de 6 % par an et est tombée à 400 grammes par an et par habitant. Le repli est surtout sensible chez les jeunes », affirme M. Airiau. Il est vrai que le civet n’est guère présent au menu des fast-foods ou des cantines. L’essentiel de la commercialisation passe par les grandes surfaces, sous les marques des entreprises spécialisées comme Loeul & Piriot ou LDC. L’un des enjeux de la filière cunicole est donc de tout faire pour que la consommation redécolle. Mais aussi de coller aux attentes sociétales.

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Or, l’élevage de lapins a longtemps fait l’autruche. Alors que les conditions de vie des poules pondeuses défrayaient la chronique, celles des boules de poils n’intéressaient guère. Une situation qui est en train de changer, alors que l’Europe évoque la fin programmée de l’élevage en cage. Le lapin se fait tirer l’oreille. Des associations de bien-être animal ont dénoncé certaines dérives.

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Sans évoquer l’accès au plein air, réservé au bio, la filière commence à parler de parcs pour une trentaine d’animaux, dont les sols ne seraient plus des grillages, mais des surfaces en plastique. Reste à savoir à quel rythme les lapins vont sauter de la cage au parc. Et qui va financer ce grand bond en avant. D’autant que la situation financière des agriculteurs doit être confortée. « Face à la hausse des cours des matières premières, le prix du kilo de lapin départ ferme est passé de 2 euros mi-2021 à 2,50 euros. Il nous faudrait dix centimes de plus », estime M. Biot. Une revalorisation pour que les éleveurs de lapins n’aient pas que la peau sur les os…

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