La consultation des médecins bientôt à 50 euros ? Une grève... et des négociations Les médecins libéraux sont en grève ce 1er et 2 décembre 2022, pour réclamer une hausse du tarif de consultation, pour passer de 25 euros à 50 euros. Une demande qui a peu de chance d'aboutir.

Deux jours de grève et un mouvement très suivi : ce jeudi 1er et vendredi 2 décembre, de nombreux médecins libéraux ont choisi de ne pas travailler pour attirer l'opinion publique et faire pression sur le gouvernement. Un coup de semonce organisé par la Fédération des médecins de France (FMF), le Syndicat des médecins libéraux (SML) et l'Union française pour une médecine libre (UFML), qui ont tous une revendication simple et forte : la revalorisation du tarif de la consultation médicale de base à 50 euros, soit le double des 25 euros actuels.

Devra-t-on faire un chèque de 50 ans au médecin dans les prochains mois ? Les bourses des foyers français ne devraient être directement affectées, mais le coût d'une telle mesure est estimé à plus de 7 milliards d'euros pour la sécurité sociale. Si le gouvernement acceptait, il devrait trouver des sources de financements importants, via des économies ou des hausses de fiscalité. Mais l'exécutif ne devrait pas céder aux exigences des syndicats de médecins, d'autant que l'organisation majoritaire parmi les généralistes, MG France, n'a pas fait sienne cette revendication de la consultation de base à 50 euros. Celle-ci "devrait être revalorisée à hauteur de l'inflation, mais ce sont d'abord les consultations complexes du médecin traitant qui méritent une attention particulière", insiste auprès du Monde Agnès Giannotti, cadre de MG France.

Le gouvernement mise aussi sur le fait que cette requête soit peu acceptée par l'opinion. " Je ne suis pas sûre que ce soit populaire, ni que ce soit le bon moment. [...] le sentiment de nos concitoyens à l'égard des médecins commence à changer", juge Agnès Firmin Le Bodo, auprès du Monde, qui pointe un accès aux soins de plus en plus difficile pour les Français. Au ministère de la Santé, on met déjà en garde les médecins en grève : "La négociation sur les moyens financiers et notamment le tarif de la consultation est indissociable d'une discussion plus large sur l'engagement des médecins libéraux. C'est tout le sens de la logique de droits et de devoirs que le ministre a eu l'occasion d'évoquer à de nombreuses reprise", fait savoir un responsable de la communication au journal du soir. Comprendre : les augmentations n'auront lieu de manière significative que si les médecins acceptent certaines contraintes sur leurs libertés d'installation, alors que la problématique des déserts médicaux devient un sujet préoccupant.