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La Couronne : Pascal Chabanne, entre retour et règlements de compte

Touché mais pas coulé, l’ancien médecin ambitionne de développer un « pôle technique » à l’Étrier Parc, espace voisin du centre équestre. Sur ce site de quatre hectares, une carrière sera aménagée « d’ici cet été ». Elle sera financée par la vente de la cavalerie à l’UCPA pour un total de « 125 000 euros » (voir encadré).

Ordre a été donné de tout nous prendre afin de nous éliminer.

Aboutissement d’une joute aussi rude que discrète menée au cours de l’été : « Il était question de donner les chevaux ; on s’est défendu juridiquement bec et ongles sans tambours ni trompettes médiatiques, témoigne le sexagénaire, qui dénonce à demi-mot une cabale lancée contre lui. Ordre a été donné de tout nous prendre afin de nous éliminer. »

« Saloperie personnelle perfide »

Pourquoi sortir de sa réserve maintenant ? Lui qui assure ne pas vouloir « savonner la planche de l’UCPA » et répète à l’envi son « attachement viscérale à cet établissement que je veux voir survivre avec nos anciens salariés à qui je ne veux pas faire de tort. » La réponse remonte au 24 janvier dernier.

Invité par l’UCPA pour une visite du complexe le 24 janvier, Frédéric Morand, vice-président de la Fédération française d’équitation (FFE), a qualifié de « fonctionnement historique et ancien tourné sur une petite frange de la population » la mandature Chabanne. « C’est scandaleux, notre objet a toujours été d’ouvrir l’équitation au plus grand nombre ; nous avons acheté des chevaux chers pour permettre à des cavaliers de club de faire de la compétition. »

Un tacle que Chabanne voit comme « une saloperie personnelle perfide » émanant d’un dirigeant avec qui il cultive une inimitié ancienne sur fond de désaccords et de coalitions politiques au sein de la fédération. Lors des dernières élections pour la présidence de la FFE, en avril 2021, Frédéric Morand a soutenu le président sortant réélu, Serge Lecomte, quand Pascal Chabanne appelait à voter pour son opposante Anne de Sainte Marie.

« L’Agglo a trahi notre confiance »

Même véhémence à l’endroit de l’agglomération « qui a trahi notre confiance » et son choix de « remplacer une association de bénévoles contribuables locaux par un opérateur privé parisien. »

L’amertume n’est pas dissimulée : Pascal Chabanne est contraint de laisser les rênes d’une structure qu’il s’était appropriée le rendant, croyait-il sûrement, indélogeable. « On savait qu’il y avait un risque face à ce candidat sérieux, mais on n’y croyait pas. » Il n’a pas vu le coup venir : « Jamais de tout bord, un élu n’est venu me dire que ma gestion posait problème. » En coulisse, il se dit que les relations étaient de plus en plus tendues entre l’ex-dirigeant et les services de GrandAngoulême.

Parmi les griefs : un accueil des groupes scolaires que l’Agglo jugeait insuffisant sous l’ère Chabanne. « Dans notre nouveau projet, nous nous étions engagés à accueillir 17 classes. Si on avait été choisi, on aurait fait exactement la même chose que l’UCPA au même prix. » L’UCPA qui compte désormais moins de 250 licenciés contre 330 l’an dernier à la même période, soit « une baisse d’un tiers ; c’est inquiétant, insiste Pascal Chabanne. Mais, temporise-t-il, le bilan se fera en temps voulu. » Nul doute qu’il sera là pour faire les comptes.

Un site d’entraînement prévu cet été

En 2020, l’association Étrier Charentais s’est portée acquéreur pour un montant de 65 000 euros, payés par emprunt, de L’Étrier Parc, espace qu’elle louait depuis 30 ans et situé à quelques centaines de mètres du centre équestre de GrandAngoulême. Pascal Chabanne ambitionne d’y créer un « pôle technique » : « Ce sera une zone neutre sans concurrence à destination des clubs, des cavaliers professionnels ou amateurs qui ont leurs chevaux chez eux et qui n’ont pas de quoi s’entraîner. C’est novateur et ça n’existe pas en Charente », développe-t-il. En clair, chacun pourra louer et occuper le lieu le temps d’une séance. Le site de quatre hectares, utilisé pour des promenades et l’hébergement des chevaux lors des compétitions, comporte déjà 28 boxes, dix stabulations et des prés auxquels viendra s’ajouter une carrière d’entraînement en sable de 70 mètres sur 30 mètres. Ce nouvel équipement, annoncé « d’ici cet été », coûtera « environ 80 000 euros » financés par les « 125 000 euros » issus de la vente des 49 chevaux et poneys à l’UCPA.

La carrière extérieure fera 70 mètres X 30 mètres.
La carrière extérieure fera 70 mètres X 30 mètres.

Photo Quentin Petit