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La difficile quête d’une réponse européenne commune au protectionnisme américain

Le plan de soutien de Joe Biden à l’industrie verte américaine suscite de nombreuses inquiétudes en Europe, où est pointé un risque de désindustrialisation. La Commission européenne cherche des voies de riposte.

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Ce n’est pas encore une hémorragie mais ça pourrait le devenir. Chaque jour, en Europe, un industriel annonce qu’il va investir aux Etats-Unis ou qu’il y songe. Ces dernières semaines, en Allemagne, on a appris que les constructeurs automobiles Volkswagen ou BMW voulaient y accroître leur capacité de production ou encore que le suédois Northvolt pourrait finalement y ouvrir la gigafactory de batteries qu’il devait installer outre-Rhin. En Belgique, le chimiste Solvay a décidé de participer à un projet géant de batteries outre-Atlantique. Le français Saint-Gobain va s’agrandir en Californie. Quant à l’énergéticien espagnol Iberdrola, il souhaite consacrer au nouveau monde près de la moitié de ses investissements des prochaines années…

Entre les prix de l’énergie, trois à quatre fois plus élevés sur le Vieux Continent, et l’Inflation Reduction Act (IRA) du président Joe Biden – une enveloppe de 369 milliards de dollars destinée à doper l’industrie verte américaine à coups de crédits d’impôts et de subventions réservés au « made in America » –, les Etats-Unis sont plus attractifs que jamais.

Face à l’ampleur du désastre qui s’annonce, les Européens s’inquiètent. Lundi 5 décembre, le sujet a été évoqué par le conseil ministériel du commerce et de la technologie (TTC) Etats-Unis-Union européenne, cette enceinte censée accompagner le renouveau des relations transatlantiques après l’ère Trump qui tenait sa troisième édition sur le campus de l’université du Maryland. Mais personne n’en attendait grand-chose, à commencer par le commissaire au marché intérieur, Thierry Breton, qui avait d’ailleurs décidé de ne pas s’y rendre.

De fait, la réunion – à laquelle participait côté américain le secrétaire d’Etat, Antony Blinken, la secrétaire au commerce, Gina Raimondo, la représentante au commerce, Katherine Tai, et côté européen, les vice-présidents de la Commission européenne, Valdis Dombrovskis et Margrethe Vestager – n’a pas permis d’avancée. Avec l’IRA, « le plus important, c’est que les Etats-Unis s’attaquent à la lutte contre le changement climatique », a conclu Margrethe Vestager

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Retard au démarrage

Après un retard au démarrage – le 16 août, Ursula von der Leyen se félicitait dans un tweet que l’IRA pose « les bases d’une économie de l’énergie propre » –, la présidente de la Commission commence à réfléchir à la contre-offensive européenne. Le 4 décembre, devant le collège d’Europe à Bruges, elle a jugé que l’IRA de Washington « exige une réponse structurelle » des Vingt-Sept. A chaque crise, qu’il s’agisse de celle du Covid-19 ou de l’énergie, la présidente de l’exécutif communautaire a mis un certain temps à réagir. Cette fois, il lui aura fallu trois mois et demi pour amorcer les grandes lignes d’un plan de bataille. Attachée à la relation transatlantique et aux règles de l’Organisation mondiale du commerce (OMC), soucieuse de garder un front uni entre l’UE et les Etats-Unis face à Moscou en ces temps de guerre en Ukraine, Ursula von der Leyen ne souhaitait pas entrer en conflit avec Washington.

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