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La fatigue ne touche pas tous les parents de la même façon

Temps de lecture: 2 min — Repéré sur Five Thirty Eight

Si un curieux souhaitait explorer la fatigue sous tous ses angles et tenter d'en repousser les limites, on lui conseillerait volontiers de devenir parent. Dépendre du sommeil de son enfant, qui peut être haché pendant des mois voire des années, peut vous faire découvrir des sensations inédites, comme ce sentiment d'ivresse ou de gueule de bois qui s'empare parfois de vous alors que vous n'avez pas bu une goutte d'alcool.

Bien sûr, il y a les nuits, mais il y a aussi le fait de devoir s'occuper à plein temps d'un ou plusieurs enfants, de se plier à leur rythme, d'être à la fois responsable de leur alimentation, de leur divertissement, de leur bonne santé et de leur développement. L'épuisement est souvent intense, et le burn-out parental n'arrive d'ailleurs pas qu'aux autres.

Reste que cette fatigue n'atteint pas les mêmes sommets selon le profil des parents, comme l'indique un sondage américaine réalisé auprès de 3.757 individus, et relayé par l'excellent site Five Thirty Eight. Au moment où elles ont été interrogées, toutes les personnes avaient au moins un enfant âgé de moins de 18 ans. Elles ont été questionnées non seulement sur leurs principales angoisses de parents, mais aussi sur la répartition de la gestion des enfants et sur leur degré de fatigue.

D'après cette étude, le stress et l'inquiétude touchent bien davantage les mères et les parents non blancs –donc en premier lieu les mères non blanches. Ce sont d'ailleurs les mêmes catégories de personnes qui trouvent leur parentalité gratifiante et passionnante.

Plus de charge, plus de fatigue, plus de stress

Five Thirty Eight évoque un possible syndrome de Stockholm, expliquant que les parents qui souffrent le plus de leur condition en viennent peut-être à aimer cette souffrance; plus sobrement, on pourra aussi imaginer que plus leur implication est grande, plus les parents passent par des creux et des bosses, euphoriques quand tout se passe bien, mais extrêmement préoccupés par le moindre problème qui se présente –ainsi que par l'avenir.

L'étude affirme également que si les pères ont davantage pris leurs responsabilités depuis l'apparition du Covid-19 (c'est en tout cas ce qu'affirment les personnes interrogées), la charge émotionnelle incombe toujours bien plus aux mères qu'aux pères. Ceci pouvant contribuer à expliquer cela, on apprend également que les mères sont plus nombreuses à trouver la parentalité fatigante (47% d'entre elles, contre 34% des pères) ou stressante (33% des femmes, mais seulement 24% des hommes).

Les mères sont aussi plus préoccupées par le fait que leur enfant puisse rencontrer des difficultés importantes (harcèlement, anxiété, dépression), et disent se sentir régulièrement jugées par autrui à propos de leur façon d'élever leurs enfants –que ce soit par des proches, des parents qu'elles côtoient au quotidien, ou d'autres parents avec qui elles échangent en ligne.

Au sein du couple hétérosexuel, les chiffres sont clairs: les mères s'affairent plus que les pères dans tous les domaines, même si ces derniers ne semblent pas toujours d'accord avec cette affirmation. Five Thirty Eight met en lumière le fait que, comme dans d'autres sondages par le passé –comme ceux sur les «hommes déconstruits»–, les hommes et les femmes ne semblent pas analyser la réalité de la même façon.

Autrement dit, dans chaque domaine de l'éducation, le pourcentage d'hommes qui affirment qu'ils font au moins 50% du boulot est toujours supérieur à la proportion de femmes affirmant que leur conjoint fait sa part. Il n'y a guère que sur le plan de la discipline que tout le monde semble globalement s'accorder et partager la même vision de qui fait quoi. Et c'est pourquoi la sociologie nous sauvera, en allant au-delà des témoignages recueillis pour tenter de disséquer les véritables caractéristiques des parents d'aujourd'hui –et, plus largement, celles de notre société.