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La foire Art Basel Miami Beach a redessiné le paysage culturel de la ville en vingt ans

Le grand rendez-vous d’art contemporain, lancé en 2002 en Floride, se tient jusqu’au samedi 3 décembre.

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Qui est l’homme le plus riche de la foire Art Basel Miami Beach, dont la vingtième édition se tient jusqu’au samedi 3 décembre dans la cité balnéaire de Floride ? MSCHF, un collectif de trente artistes de Brooklyn exposé par la galerie Perrotin, tente d’y répondre avec un guichet automatique d’un genre particulier. Lorsqu’un visiteur s’avise de retirer de l’argent, une caméra le prend en photo et révèle – à tous – l’état de ses finances. La tirette n’a pas rencontré le succès de la banane de Maurizio Cattelan, qui, scotchée en 2021 sur le même stand, avait déchaîné les passions.

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Pour l’heure, le Bancomat suscite une curiosité embarrassée. « Allez, mets ta carte bleue ! », lance un visiteur, goguenard, à un ami. « Non, n’insiste pas, je ne l’ai pas sur moi ! », bredouille le copain avant de déguerpir. Cofondateur de MSCHF, Kevin Wiesner a surpris des dizaines de scènes de ce type lors du vernissage. « A Miami, il y a une richesse insensée, les gens achètent une Lamborghini ou une Rolex en un claquement de doigts, confie-t-il, le sourire en coin. Mais quand on leur demande combien ils ont sur leur compte, il n’y a plus personne ! »

Des visiteurs argentés, Art Basel Miami Beach n’en manque certes pas. Ainsi de Nicolas Berggruen, 61 ans, plus de 3 milliards de dollars (soit plus de 2,8 milliards d’euros) au compteur, selon Forbes, et un solide appétit pour l’art hérité de son père, feu le marchand Heinz Berggruen. Un stand plus loin, voici Norman Braman, dont l’immense collection recèle des chefs-d’œuvre de Calder, de Picasso ou de Kooning, qui, d’après le site ARTnews, représentent la moitié de sa fortune. A 90 ans, ce vénérable vendeur de Cadillac et de Bentley a les jambes qui vacillent. Sa voix, elle, ne tremble pas. « Sans Art Basel, dit-il, Miami serait un désert. » L’homme d’affaires sait de quoi il parle : c’est lui qui a permis à la foire helvétique, voilà vingt ans, de s’implanter à Miami Beach.

David Castillo, galeriste de Miami : « On est passés de l’adolescence à l’âge adulte »

Pour ce magnat des automobiles de luxe, il y allait de l’avenir de Miami, qui traînait alors un parfum de soufre, entretenu par Deux flics à Miami (Miami Vice), la série-culte des années 1980 où deux flics sapés comme des maquereaux traquaient les malfrats. Norman Braman convainc le maire de l’époque qu’Art Basel, où il se rend chaque année, peut refaçonner le paysage. Une alliance gagnante pour la foire helvétique, qui, de son côté, lorgne justement le marché américain.

Reporté d’une année après les attentats du 11-Septembre, le coup d’envoi est donné en 2002. La greffe prend vite, trop vite. Les jet-setters affluent en masse pour renifler les dernières tendances et se presser dans des fêtes endiablées. De ce cirque de vanités, l’écrivain Tom Wolfe rendra un miroir grinçant dans son Bloody Miami (2013). Vingt ans après, les baskets ont remplacé les talons vertigineux. Les fêtes, si elles existent encore, sont plus sages. « On est passés de l’adolescence à l’âge adulte », résume David Castillo, galeriste de Miami.

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