France
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La France doit restaurer l’aide humanitaire au Mali !

L’affaire remonte à plusieurs semaines : le gouvernement français a décidé en catimini, sans aucune communication officielle, de suspendre sine die l’essentiel de l’aide publique de la France au Mali, soit environ 100 millions d’euros par an. Ce sont les ONG françaises de solidarité agissant au plus près des populations maliennes qui, mises devant le fait accompli, ont sonné l’alarme en demandant au président de la République, mi-novembre, de revenir sur cette initiative aux conséquences potentiellement dramatiques. Rien n’y fit. Pierre Laurent, vice-président du Sénat, s’adressa dans la foulée à la ministre des Affaires étrangères pour soutenir la requête des ONG en soulignant que « 7,5 millions de personnes au Mali, soit plus de 35 % de la population, ont besoin d’aide humanitaire », dans un pays classé par l’ONU « en 184e position pour l’indice de développement humain » ! On attend toujours la réponse du Quai d’Orsay au parlementaire. Celui-ci prit en outre l’initiative d’un appel dans le même sens cosigné par des personnalités africaines et françaises (1). Chaque contribution à ces efforts est bienvenue : il faut réagir à cette mesure inacceptable jusqu’à l’obtention de son annulation !

Inacceptable, cette suspension de l’aide l’est d’abord pour une raison humanitaire : quelque 70 projets de développement en cours ou programmés par les ONG au Mali seraient compromis si cette « suspension » du versement des financements prévus n’était pas levée au plus vite. Pire : répliquant à la décision de Paris, la junte militaire au pouvoir à Bamako a interdit toute activité sur place des ONG liées à des financements français ! Faute d’une sortie rapide de cette crise des relations franco-maliennes, on s’acheminerait donc vers un retrait forcé des acteurs de la solidarité au Mali liés à la France, ce qui pénaliserait directement les populations concernées. Cette situation illustre l’autre dimension perverse de la décision française : il ne s’agit ni plus ni moins que de représailles au comportement hostile des autorités maliennes, quitte à faire payer les frais de la controverse entre les deux gouvernements à la population la plus fragilisée de ce pays, pauvre parmi les pauvres. Notons que cette mesure rejoint l’une de celles proposées par Marine Le Pen le 2 février dernier après le renvoi du Mali de l’ambassadeur français (2) !

La leçon de cette expérience révoltante est qu’il est décidément grand temps de réformer en profondeur l’aide publique au développement ! En particulier, ces financements – au demeurant très insuffisants – doivent être totalement dépolitisés et impliquer des acteurs locaux au plus près des populations. Dans l’immédiat, il faut d’urgence rétablir la totalité de l’aide publique française au peuple malien !