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La France rapatrie une femme et ses deux enfants retenus en Syrie

La France rapatrie une femme et ses deux enfants retenus en Syrie
Il resterait une centaine de femmes et près de 250 enfants dans les camps syriens.

Photo d’illustration AFP

publié le 4 octobre 2022 à 22h31.

La mère, visée par un mandat d’arrêt, a été interpellée à son arrivée. Ses enfants ont été pris en charge dans le cadre d’une procédure d’assistance éducative. Plusieurs attendent encore de pouvoir revenir.

« Hier soir (lundi, ndlr), une femme et ses deux enfants se trouvant dans un camp du nord-est de la Syrie sont rentrés sur le territoire national », a indiqué mardi le parquet national antiterroriste (Pnat), confirmant une information de plusieurs sources proches du dossier. Ils ont atterri lundi soir à l’aéroport du Bourget à bord d’un avion médicalisé, a précisé pour sa part une source aéroportuaire. L’un des enfants est en effet malade.

La mère, de nationalité franco-marocaine, a été interpellée à son arrivée et présentée à un juge d’instruction parisien en vue d’une mise en examen, selon le Pnat. Elle était visée par un mandat d’arrêt pour association de malfaiteurs terroriste criminelle et soustraction par un parent à ses obligations légales. Ses enfants ont quant à eux été pris en charge dans le cadre d’une procédure d’assistance éducative.

Il s’agit du premier rapatriement depuis le 5 juillet, quand la France avait fait revenir 35 mineurs et 16 mères des camps de prisonniers jihadistes. À l’époque, cette opération, la plus importante depuis la chute en 2019 du « califat » de l’État islamique, avait laissé penser que la doctrine du « cas par cas », privilégiée jusqu’alors par les autorités françaises, était abandonnée, et que d’autres retours massifs suivraient rapidement.

« L’arbitraire bat son plein : pourquoi eux et pas d’autres ? »

« Je me réjouis que deux enfants, dont un très malade, aient été rapatriés avec leur mère et échappent au pire », a réagi l’avocate de cette femme, Me Marie Dosé. « Mais l’arbitraire bat son plein : pourquoi eux et pas d’autres ? Tant d’enfants sont aussi malades que ce petit garçon, et certains plus encore », a-t-elle toutefois déploré.

« On passe de la politique du cas par cas à celle du tirage au sort, c’est incompréhensible et scandaleux », a pour sa part réagi le Collectif des familles unies, qui regroupe des familles de Français partis en zone irako-syrienne.

Le 14 septembre, la CEDH, saisie par les parents de deux jeunes compagnes de jihadistes qui avaient demandé en vain aux autorités françaises leur rapatriement, a condamné la France pour ne pas avoir étudié de manière appropriée ces demandes.

En juillet, Laurent Nunez, qui était encore à l’époque coordinateur du renseignement et de la lutte contre le terrorisme, avait indiqué qu’il restait encore une centaine de femmes et près de 250 enfants dans les camps syriens.

Séjours en Syrie : six femmes proches de Merah en garde à vue

Six femmes de l’entourage de la famille de Mohamed Merah ont été interpellées mardi dans la région de Toulouse, dans le cadre d’une enquête du parquet national antiterroriste qui les soupçonne d’avoir séjourné en Syrie en 2013 et 2014 avec leurs enfants. Selon des sources proches du dossier, certaines sont soupçonnées d’avoir contribué au départ en 2014 en Syrie de la sœur de Mohamed Merah, Souad, qui serait ensuite allée en Algérie.
Soupçonnées depuis plusieurs années par la justice antiterroriste, plusieurs d’entre elles avaient déjà été entendues puis relâchées. Mais de nouveaux éléments ont amené les enquêteurs à les réentendre.
Il y a plus de dix ans, Mohamed Merah avait tué sept personnes, entre le 11 et le 19 mars 2012, à Montauban et Toulouse. Son frère Abdelkader a été condamné définitivement en 2020 à trente ans de réclusion criminelle pour complicité de ses crimes.