France
This article was added by the user . TheWorldNews is not responsible for the content of the platform.

La future capitale de l’Indonésie au bord du naufrage

Une du jour.

Les inondations sont de plus en plus fréquentes à Nusantara, la nouvelle capitale de l’Indonésie, sur l’île de Bornéo. Pour pallier ce problème, le gouvernement construit un barrage et un bassin de captation des eaux. Mais, selon “Koran Tempo”, ces travaux pharaoniques sont contre-productifs et ne s’attaquent pas à la source du problème.

La une de “Koran Tempo”, édition du 20 mars 2023.
La une de “Koran Tempo”, édition du 20 mars 2023.

Le palais présidentiel de Nusantara, la future capitale indonésienne, flotte sur une bouée de sauvetage. Sa structure en acier, qui se déploie comme les ailes de l’oiseau mythique garuda, ne lui permet pas de s’élever au-dessus de la terre inondée. Debout dans une barque, le président, Joko Widodo, assiste, impassible, à ce naufrage, que Koran Tempo affiche en une sous le titre : “Nusantara au bord de la catastrophe”.

Le 25 août 2019, le chef de l’État indonésien annonçait le projet du transfert de la capitale à Kalimantan-Est, sur l’île de Bornéo. Parmi les cinq arguments avancés figurait l’urgence de désengorger Jakarta, menacée de s’enfoncer sous les eaux à cause de la montée du niveau de la mer et du pompage massif de ses nappes phréatiques par l’urbanisation forcenée. Or voilà que c’est au tour de la future capitale, à 1 500 kilomètres de là, d’être menacée de naufrage. Mais pour d’autres raisons, explique au quotidien Sibukdin Lokdam, chef coutumier des Balik, un peuple autochtone dont le village, situé à seulement un kilomètre du centre de la future capitale, a été inondé à la mi-mars 2023.

“Les inondations ont commencé dans les années 1960 avec l’exploitation des zones forestière en amont du fleuve Sepaku. Mais elles se sont amplifiées depuis la construction de la nouvelle capitale avec les travaux du bassin de captation qui bétonnent les sols et provoquent une décrue lente des eaux de pluie.”

Les terres n’absorbent plus les eaux de pluies

Ce chantier pharaonique est adjacent aux rizières du village, si bien que les paysans ont dû transporter leur récolte sur des canots pneumatiques tant leurs terres étaient submergées.

Pradarma Rupang, activiste et fondateur de Jatam, un réseau de défense contre les extractions minières à Kalimantan, confirme les dires du chef coutumier : “Les arbres endémiques du Kalimantan)Est sont devenus des plantes industrielles, ce qui entraîne une dégradation des terres qui n’absorbent plus les eaux de pluies. Ces inondations détruisent même les tombes ancestrales et les sites rituels du peuple autochtone Balik “.

Selon Pradarma, les travaux de barrage et de bassin de captation sont une piètre rustine qui ne fait qu’aggraver la situation sans s’attaquer à la source du problème, à savoir les 162 concessions accordées à des sociétés minières et forestières, à des plantations de palmiers à huile et à des projets de centrales électriques au charbon sur le premier périmètre de Nusantara qui s’étend sur 180 965 hectares.

Sur le même sujet

Source de l’article

Koran Tempo (Jakarta)

Koran Tempo est le quotidien publié par le groupe Tempo dont la publication phare est l’hebdomadaire éponyme.

Tempo est publié pour la première fois en avril 1971 par P.T. Grafitti Pers, dans l’intention d’offrir au public indonésien de nouvelles façons de s’informer, une liberté d’analyse et le respect des divergences d’opinion.

Petit à petit, Tempo publie des enquêtes de plus en plus fouillées, mettant en cause certains aspects de la politique du général Suharto. En 1994, l’hebdomadaire est interdit par la censure et fermé. En octobre 1998, soit quatre mois après la démission de Suharto, Tempo reparaît, publié cette fois-ci par PT Tempo Inti Media Tbk. Il existe désormais une édition en anglais sur Internet.

Le site offre une mise à jour quotidienne des informations principales de l’édition papier, disponible en trois langues : indonésien, anglais et japonais. Chaque semaine, le site propose aussi un sondage d’opinion sur une question d’actualité auquel tout internaute est invité à répondre. Il privilégie l’actualité politique, économique ainsi que certains dossiers de grand reportage. On peut consulter les anciens numéros du magazine jusqu’en 1998. L’accès au site ainsi que la consultation d’un court résumé des articles sont gratuits, mais il faut payer pour avoir accès aux articles complets.


 

Lire la suite

Nos services