France
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La gêne du gouvernement français après la victoire de Giorgia Meloni en Italie

L’Elysée indique « respecter le choix démocratique » des Italiens, qui ont voté dimanche pour la coalition de droite et d’extrême droite, en portant en tête des élections législatives une leader postfasciste.

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Un séisme politique en Italie peut-il donner lieu à un murmure en France ? Au lendemain de la victoire triomphale de Giorgia Meloni, leader du parti postfasciste Fratelli d’Italia, aux élections législatives italiennes, le pouvoir exécutif manifeste la plus grande prudence. « Je ne vais pas commenter le choix démocratique du peuple italien, a expliqué Elisabeth Borne, lundi 26 septembre, au micro de BFM-TV. Maintenant, il appartient au président de la République [Sergio Mattarella] de désigner le président ou la présidente du conseil. » Réinterrogée, la première ministre a simplement défendu le rôle d’Ursula von der Leyen, la présidente de la Commission européenne, qui consiste « à rappeler qu’en Europe nous portons des valeurs, et que chaque Etat doit s’inscrire dans le cadre de ces valeurs – l’Etat de droit, les droits de l’homme, le respect du droit à l’avortement ».

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La réaction de l’exécutif français se situe un cran en dessous de celles des voisins européens. Pour le ministre espagnol des affaires étrangères, José Manuel Albares, « les populismes finissent toujours en catastrophe » ; Berlin attend que l’Italie reste « un pays très favorable à l’Europe », selon un porte-parole du gouvernement allemand. En France, seul le ministre chargé des transports Clément Beaune, a appelé franchement, le 24 septembre sur Twitter, à ne jamais oublier « d’où vient la flamme reprise par le FN : c’est la flamme qui sort du tombeau de Mussolini, le symbole choisi après-guerre par les néofascistes italiens. Elle est toujours l’emblème du Rassemblement national ». L’ex-secrétaire d’Etat aux affaires européennes a souligné lundi qu’Emmanuel Macron fustigeait « ceux qui promettent la haine, la division ou le repli national », à La Sorbonne, lors de son discours sur l’Europe, il y a cinq ans jour pour jour.

A la veille d’un vote essentiel en #Italie, n’oublions jamais ici d’où vient la flamme reprise par le FN : c’est la… https://t.co/mQGrbRcgz3

— CBeaune (@Clement Beaune)

Pendant ce temps, à l’unisson de ses alliés populistes et souverainistes en Europe, Marine Le Pen a chaleureusement félicité Giorgia Meloni et Matteo Salvini en estimant que « le peuple italien a décidé de reprendre son destin en main » face à « une Union européenne antidémocratique et arrogante ». A droite, les dirigeants du parti Les Républicains rejettent l’exemple italien d’une alliance avec l’extrême droite, mais en épousent les préoccupations. « Le vrai danger pour l’Europe ce n’est pas Giorgia Meloni, a déclaré l’eurodéputé LR François-Xavier Bellamy, c’est que l’immigration illégale a explosé en Italie. »

« Voisins et amis »

Au sein de l’exécutif, on évite en revanche de s’étendre sur ce qui constitue une première en Italie depuis 1945. Lundi, en milieu d’après-midi, l’Elysée a fait savoir dans une brève déclaration à l’Agence France-Presse qu’Emmanuel Macron « respecte » un « choix démocratique et souverain ». « En tant que pays voisins et amis, nous devons continuer à œuvrer ensemble », a-t-il ajouté. Au cabinet de la ministre des affaires étrangères, Catherine Colonna, on expliquait cette discrétion par la nécessité de « rester unis » face à la crise énergétique et la guerre en Ukraine. Des sources gouvernementales se persuadent que la coalition formée par la postfasciste Giorgia Meloni, le leader d’extrême droite Matteo Salvini et la droite de Silvio Berlusconi, ne bouleversera pas les acquis européens – l’euro, l’alliance transatlantique et la fermeté face à Vladimir Poutine constituant « l’essentiel » en période de turbulences. « Je veux croire que la ligne qui a été construite par Mario Draghi a quelque chose à court terme d’irréversible dans la coopération à l’Europe », affirmait Emmanuel Macron, le 12 septembre.

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