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La mairie de Paris veut installer 315 nouvelles caméras de vidéosurveillance

L’annonce avait été faite à une heure tardive, par l’adjoint à la sécurité de la Ville de Paris, Nicolas Nordman, au dernier Conseil de Paris. La Ville de Paris va se doter, selon un projet de délibération que nous nous sommes procuré, de 315 nouvelles caméras de surveillance « environ ».

Soixante-trois sites sont concernés, « listés comme les plus prioritaires » dans Paris, et l’installation se fera au terme de réunions de concertation, prévoit le projet de délibération. Sont concernés en priorité les 13e, 15e, 18e et 19e arrondissements, « déficitaires par rapport à la moyenne parisienne », selon Nicolas Nordman, qui s’est exprimé en conférence de presse jeudi, et souhaite doubler le nombre de vidéoverbalisations en 2023. Selon un rapport de la Cour des comptes publié en février 2022, il y a « moins d’une caméra pour 1.000 habitants dans les 15e et 20e arrondissements, contre plus de onze dans le 1er et plus de neuf dans le 8e arrondissement ».

Par ailleurs, la préfecture de police prévoit de pourvoir près de 80 nouveaux sites, « notamment en prévision des Jeux olympiques et paralympiques de 2024 », explique le texte de la délibération. La mairie versera une subvention d’équipement. Le coût global de ces investissements effectués par la Ville de Paris est de 4 millions d’euros.

Une efficacité pas démontrée contre la délinquance

La délibération rappelle « qu’aucune capacité d’enregistrement des images n’est prévue par la Ville de Paris, au-delà d’un retour en arrière de 10 minutes par rapport au temps réel, nécessaire afin de sécuriser notamment la vidéoverbalisation des infractions routières ». Mais pour les écologistes du Conseil de Paris, et notamment Raphaëlle Rémy-Leleu, ces garanties sont insuffisantes. Elle a déposé un vœu demandant que la ville « n’autorise pas les dispositifs de reconnaissance faciale » et que la préfecture de police « s’engage à ne plus utiliser les dispositifs de vidéoprotection dans le cadre d’opération de maintien de l’ordre ».

« Aucune ligne rouge sur les questions de respect des libertés individuelles ne sera franchie », a d’ores et déjà indiqué Nicolas Nordman en conférence de presse, selon Actu.fr. Les écologistes demandent aussi « une évaluation des résultats obtenus […] au regard des moyens mobilisés ». Dans son rapport de février 2022, la Cour des comptes estimait que « le contrôle du prestataire [qui assure la mission de vidéosurveillance] a été insuffisant » et soulignait « l’absence d’évaluation de l’efficacité et de l’efficience du PVPP [plan de vidéoprotection de la préfecture de police de Paris] ».

Des amendes pour infraction routière qui ont doublé

Pour la droite, au contraire, la mairie ne va pas assez loin. Le groupe Changer Paris juge le plan de vidéosurveillance « très insuffisant compte tenu du retard pris sur les grandes villes de France et des chiffres de la délinquance qui sont repartis à la hausse en 2022 ». Selon la droite, qui reprend un classement effectué par la gazette des communes, la capitale se situe à la 28e place sur les 50 premières villes de France pour le nombre de caméras par habitant. Le groupe LR reproche aussi à la mairie d’utiliser les caméras de vidéo surveillance dans le but unique de verbaliser des infractions routières pour « renflouer ses caisses vidées par les politiques dispendieuses d’Anne Hidalgo ».

Actuellement, près de 4.000 caméras de vidéo surveillance sont déployées sur le territoire parisien, sur près de 1.500 sites, selon la Cour des comptes. Selon le groupe Changer Paris, les amendes dressées par la Ville de Paris grâce à la vidéoverbalisation ont doublé entre 2019 et 2021, passant de près de 140.000 euros à 280 000 euros.