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La mort de Jean-Michel Meurice, artiste et réalisateur

Menant une double vie entre la peinture et l’audiovisuel, il réalisa de nombreux documentaires sur des sujets sociaux, politiques ou économiques, avant d’être appelé à la direction de La Sept (actuellement Arte). Il est mort le 27 septembre, à l’âge de 83 ans.

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Bien peu de gens sont à l’origine à la fois d’un mouvement artistique et d’une chaîne de télévision. Cofondateur – certains diront compagnon de route – du groupe Supports/Surfaces et de La Sept, devenue Arte, Jean-Michel Meurice était de ceux-là. Il est mort à Paris, le 27 septembre, à l’âge de 83 ans.

Né le 6 décembre 1938, à Lille, il avait étudié à l’école des beaux-arts de Tournai (Belgique), avant de partir faire son service militaire en Algérie. Affecté à l’état-major, il a une certaine latitude qui lui permet de peindre, mais va être bouleversé par un autre médium, le cinéma, qu’il découvre réellement en visionnant A bout de souffle, de Jean-Luc Godard. Commence alors une double vie, entre l’image fixe et les images qui bougent. Il s’y lance dès sa démobilisation, travaillant comme chef opérateur pour Eric Rohmer sur le film La Boulangère de Monceau (1962). Parallèlement, sa pratique artistique le conduit à rencontrer des peintres plus âgés que lui, comme Pierre Soulages, Bram van Velde ou Simon Hantaï, sur lesquels il réalise une série de documentaires.

Il élargit aussi sa palette en réalisant un film sur le musicien John Cage ou l’historien Georges Duby, des magazines consacrés aux arts plastiques et des séries sur la danse contemporaine et la musique baroque, mais aussi, plus tard, des documentaires sur des sujets sociaux, politiques ou économiques. L’Algérie (il y revient souvent, en 2002, par exemple, avec Benjamin Stora, en réalisant Algérie été 62, l’indépendance aux deux visages, consacré aux mois qui ont suivi la proclamation de l’indépendance), un état des lieux de la santé en Europe, tristement prémonitoire, la faillite du Crédit lyonnais (dix-huit mois d’enquête et de tournage), l’influence de la société Elf en Afrique, la Mafia italienne, la criminalisation de la Russie postsoviétique, la tragédie tibétaine… Des sujets sensibles, étudiés de manière approfondie, et souvent diffusés en plusieurs épisodes tant la matière était dense.

Un grand coloriste

Il faut se replacer dans un contexte qui fut l’âge d’or de la télévision française, celui d’émissions comme « Cinq colonnes à la une », quand les producteurs comme Pierre Desgraupes, qui le nomma responsable des programmes documentaires sur Antenne 2, pensaient sincèrement – et rétrospectivement, hélas, naïvement – que la télévision du service public pouvait être un instrument d’éducation. C’est sans doute ce qu’il avait en tête quand, en 1986, avec Georges Duby et Michel Guy, il fut appelé à la direction de La Sept, une chaîne culturelle plus tard rebaptisée « Arte ».

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