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« La Pauvreté expliquée par Esther Duflo » : éveiller les petits aux enjeux du monde

La Prix Nobel d’économie 2019 et la dessinatrice Cheyenne Olivier ont réalisé une série d’albums pour les enfants.

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Livre. Leur prénom est Bibir, Afia, ou Nilou… Ce sont des enfants du monde entier, à la fois de partout et de nulle part, car ils ne sont pas – et c’est volontaire de la part des autrices – géographiquement situés. En revanche, l’histoire qui est racontée à travers chacun de ces personnages fictifs traite d’un thème économique précis qui est relié à la pauvreté, que ce soit l’entraide entre les générations, l’éducation, la santé, etc.

Sur une idée qui tenait particulièrement à cœur à Esther Duflo, économiste du développement et Prix Nobel en 2019 avec ses collègues Abhijit Banerjee et Michael Kremer pour leurs travaux sur la lutte contre la pauvreté, l’illustratrice Cheyenne Olivier a su parfaitement adapter ces sujets sérieux à l’imaginaire enfantin, notamment grâce à des dessins géométriques très visuels et à l’utilisation de couleurs vives et joyeuses.

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Ces albums s’adressent d’abord aux enfants, dès l’âge de 5 ou 6 ans, mais surtout à leurs parents, aux enseignants, aux bibliothécaires et autres interlocuteurs des jeunes filles et des jeunes garçons, au moment de leur apprentissage de la lecture. Pour Esther Duflo, ces albums – il y en aura dix sur deux saisons, cinq parus depuis septembre et cinq autres à l’automne 2023 – doivent servir de support à des échanges et à des discussions. « A cet âge, les enfants sont ouverts, ils n’ont pas encore de préjugés et sont capables d’entendre parler de tout », précise-t-elle.

Avant la pandémie de Covid-19, qui, de la Chine, a gagné, à partir de 2020, tous les continents, la Banque mondiale avait recensé 356 millions d’enfants qui vivaient dans la grande pauvreté, c’est-à-dire dans des familles qui disposent de moins de 1,60 euro par jour et par personne. Selon le Fonds des Nations unies pour l’enfance (Unicef), un enfant sur six vit dans l’extrême pauvreté et c’est cette réalité qu’Esther Duflo entend faire toucher du doigt.

Du concret

Son objectif n’est pas d’apprendre l’économie aux enfants, mais de partager avec eux son expérience et de les sensibiliser à un enjeu qui sera toujours présent quand ils auront atteint l’âge adulte. Car la pauvreté, ce n’est pas une simple notion, mais des réalités : avoir faim, ne pas avoir d’argent, porter des vêtements rapiécés, etc. C’est aussi un ensemble de motifs plus larges : avoir des problèmes de santé, ne pas avoir accès à une bonne école, se demander si l’on doit quitter la campagne pour la ville.

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Il s’agit en quelque sorte de décomposer le sujet de la pauvreté en une myriade de petits problèmes mieux définis que l’on peut appréhender de manière concrète : qu’est-ce qui marche ? Qu’est-ce qui manque ? On constate dès lors de très grandes similitudes entre la pratique de l’économie de la Prix Nobel, qui privilégie les expériences de terrain, et la conception de ses livres pour enfants.

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