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La plupart des gens disent aimer leur boss (mais faut-il les croire?)

Temps de lecture: 2 min — Repéré sur Quartz

Et si, en fait, les gens se sentaient mieux au travail qu'on ne le croit? Et si, en tout cas, ils s'entendaient plutôt bien avec leurs supérieur·es hiérarchiques? Si l'on entend régulièrement des histoires de boss tyranniques et de chefs incompétents, c'est peut-être parce que, comme dans de nombreux domaines, les personnes qui ont un problème s'expriment davantage (et plus bruyamment) que celles pour qui tout va bien.

C'est en tout cas ce qu'a voulu vérifier le sociologue canadien Scott Schielman, dont les travaux viennent d'être relayés par Quartz. Ceux-ci tiennent compte de la pandémie de Covid-19, puisqu'il a mené une première étude en septembre 2019 auprès de plusieurs milliers de compatriotes, avant de reproduire des études globalement similaires chaque mois de septembre suivant. Entre 2019 et 2022, ce ne sont donc pas moins de 13.500 travailleurs et travailleuses qui ont participé à ses travaux.

Principale constatation: de manière générale, les personnes interrogées estiment avoir un bon supérieur. C'est ce qu'ont affirmé 72% d'entre elles en septembre 2019, ce chiffre ayant même légèrement augmenté en 2020 pour se stabiliser aux alentours des 75% lors des années suivantes. Au bas de l'échelle, environ 16% des employés dressent un portrait mi-figue mi-raisin, et 12% nourrissent véritablement des griefs à l'égard de leur boss.

L'effet positif du Covid-19

Pour en revenir aux personnes ayant visiblement une bonne opinion de l'individu qui les dirige, il semblerait que la pandémie et le confinement aient plutôt permis de faire grossir leurs rangs. Si, en 2019, 39% des personnes interrogées donnaient la note maximale à leur chef ou à leur cheffe, ce chiffre est passé à 47% en 2020, pour se stabiliser par la suite autour des 45%.

Scott Schielman a également mené une autre étude pendant plusieurs années, cette fois aux États-Unis, auprès de 2.300 travailleurs et travailleuses. Il en ressort que 91% des personnes interrogées estiment être traitées de façon juste par leur supérieur·e, tandis que 87% pensent que leur boss se soucie de leur bien-être au travail, et que 83% trouvent que leur N+1 les aide à réussir dans leurs missions. Ces chiffres, qui datent de 2022, sont en très légère baisse par rapport à ceux obtenus lors de la première étude menée, en 2018.

Le monde du travail ne serait donc pas si délétère, en tout cas si l'on se fie à ces chiffres. Que leur impression d'être bien traités relève de la pure illusion ou de la plus stricte réalité, les employés semblent en tout cas ne pas particulièrement souffrir au travail. Des sujets de plus en plus visibles comme le «quiet quitting» ont tendance à nous faire imaginer que certains secteurs professionnels sont au bord de l'implosion. Il semblerait que cette impression soit plus que légèrement biaisée.