France
This article was added by the user . TheWorldNews is not responsible for the content of the platform.

La républicaine Nikki Haley prête à défier Donald Trump pour la Maison Blanche

La course à la présidentielle est (presque) lancée : l’ancienne ambassadrice à l’ONU Nikki Haley a promis mercredi une «annonce spéciale» à ses partisans pour le 15 février, concernant sa candidature à l’investiture républicaine pour la présidentielle. «Ma famille et moi avons une annonce spéciale à vous faire», a déclaré la quinquagénaire dans un tweet, invitant ses militants à se réunir à cette date dans l’Etat de Caroline du Sud, dont elle fut gouverneure.

Si ces ambitions se confirment, Nikki Haley deviendra la première candidate notable à défier l’ancien président, qui avait choisi en 2017 cette ancienne diplomate et fille d’immigrants indiens, comme ambassadrice américaine aux Nations unies - «une négociatrice reconnue», s’était enthousiasmée le milliardaire à l’époque.

«On ne met pas du rouge à lèvres sur un cochon»

A son arrivée à l’ONU en janvier 2017, cette politique, alors sans expérience internationale, détonne avec ses formules percutantes sur des sujets explosifs. «On ne met pas du rouge à lèvres sur un cochon», dit-elle de l’accord sur le nucléaire iranien, qu’elle combattra fermement, quitte à rudoyer au passage certains des plus proches alliés européens des Etats-Unis.

Certains de ses partenaires saluent le «pragmatisme» de cette femme directe et chaleureuse. Mais pour d’autres, elle est trop «idéologue» et «déconnectée de la réalité» dans ses approches. Porte-voix de la politique étrangère erratique de Donald Trump durant deux ans, Nikki Haley a pris soin de garder malgré tout le dirigeant à bonne distance. Comme lors des débats en 2018 autour de la nomination du juge Brett Kavanaugh à la Cour suprême, accusé d’agression sexuelle : à rebours d’une grande partie de son camp, elle avait appelé à écouter ses victimes présumées.

Depuis la fin du mandat de Donald Trump, les attaques sont devenues bien plus frontales, Nikki Haley critiquant ouvertement la croisade post-électorale du président sur une supposée fraude jamais prouvée. «Il est temps de désigner un républicain capable de gouverner et de remporter une élection nationale», confiait-elle récemment à Fox News.

Drapeau confédéré

Née Nimrata Nikki Randhawa, cette quinquagénaire mère de deux enfants, mariée à un officier de la Garde nationale anciennement déployé en Afghanistan, est la fille d’un couple d’immigrés indiens de religion sikh. Elle entre sur la scène politique en 2004 par son élection au parlement de Caroline du Sud et acquiert une notoriété nationale six ans plus tard lors de sa campagne pour devenir gouverneure. Après son élection, elle maintient le cap à droite, affichant son hostilité aux syndicats et aux impôts, ainsi qu’au mariage homosexuel, ou en se montrant réticente à l’accueil de réfugiés syriens dans son Etat.

Le 17 juin 2015, un suprémaciste blanc entre dans une église de Charleston et tue neuf fidèles afro-américains dans cet Etat bordé par l’Atlantique. Elle ordonne alors de retirer le drapeau confédéré, considéré comme un symbole de racisme par beaucoup, du parlement de l’Etat - un geste perçu comme rassembleur.

Nikki Haley entend profiter de la mauvaise passe de Trump, qui ne profite pour l’instant pas de la dynamique de campagne qu’il espérait. Englué dans une série d’affaires, l’ex-locataire de la Maison Blanche peine aussi pour l’instant à récolter des fonds. Il pourrait toutefois grandement profiter de la levée prochaine de la suspension de ses comptes Facebook et Instagram, retrouvant là un mégaphone très lucratif.