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La saison de biathlon en cinq questions

Quentin Fillon Maillet peut-il le refaire ?

Il y a des saisons comme ça où tout se passe comme dans un rêve. L'exercice 2021-2022 restera, à coup sûr, dans la tête et le coeur de Quentin Fillon Maillet. Quintuple médaillé (dont deux titres) aux Jeux Olympiques de Pékin et vainqueur de son premier gros globe de cristal, le Jurassien a réalisé ses « deux rêves » de biathlète en quelques semaines. Une marche dorée sur la neige qui a fait de lui un monstre qui sera dur à imiter.

« Les résultats de l'année dernière sont un appui pour la confiance et la façon d'aborder les courses, explique-t-il. Je sais un peu mieux comment gagner, je me connais un peu mieux mais ça m'offre aucune garantie. Je n'aborde pas différemment cette saison car ç'a marché l'année dernière et je veux que ça marche encore. Je veux avoir ce doute avant chaque course qui me permet de faire de bonnes performances. »

Auteur de nouveau progrès au tir et sur les skis selon ses dires, QFM se présente dans les meilleures dispositions pour briller même si ce diesel est rarement à l'aise dès le début de Coupe du monde. « On sait que Quentin a besoin de courses », livre Vincent Vittoz, le coach des Bleus.

Dans tous les cas, les autres ne devraient pas l'attendre, Johannes Boe en tête. « C'est plus compliqué de confirmer que d'arriver, avoue Stéphane Bouthiaux, le responsable des équipes de France. Mais il a fait tout ce qu'il fallait pour garder le même niveau qu'il avait l'an dernier. Après, ce que l'on ne maîtrise pas, c'est le niveau des autres. Il peut très bien être au même niveau que l'an dernier, et être moins bien en termes de résultats. »

Johannes Boe va-t-il redevenir un ogre ?

Quadruple médaillé d'or aux JO dont deux titres individuels sur le sprint et la mass start, le Norvégien a clairement réussi sa saison mais pour cela, il a dû faire le choix de zapper la Coupe du monde (seulement 13e), avec notamment plusieurs impasses. Mais comme il l'a annoncé, le triple vainqueur du gros globe veut remettre le classement général en tête de ses priorités et la domination de Fillon Maillet a semble-t-il aiguisé l'appétit de celui qui ne s'est jamais senti aussi seul que lorsque Martin Fourcade a quitté la scène.

Auteur d'une très longue coupure dès la fin des JO, Johannes Boe a pris du temps pour lui avant de revenir progressivement à l'entraînement. Avec une équipe norvégienne toujours aussi compétitive, le cadet des frères Boe a tous les atouts pour de nouveau régner sur le circuit.

Qui sera la surprise masculine ?

Quentin Fillon Maillet et Johannes Boe partent comme les grands favoris de la saison pour jouer le gros globe. Mais plusieurs noms sortent du chapeau quand il s'agit d'ajouter des outsiders. Émilien Jacquelin, Sebastian Samuelsson, Tarjei Boe, Vetle Christiansen ou encore Benedikt Doll sont des clients très sérieux.

Mais la saison précédente a également donné des indications sur ceux qui possèdent un potentiel difficilement estimable pour l'heure à l'image de Sivert Bakken. Le Norvégien de 24 ans a fini la saison en trombe (victoire sur la mass start d'Oslo notamment) ce qui annonce des promesses pour cette année. Côté français, Eric Perrot (21 ans) sera attendu pour passer un palier, alors qu'Émilien Claude (23 ans) va vraiment découvrir le quotidien de la Coupe du monde.

Elvira Oeberg va-t-elle devenir la reine ?

C'est évidemment l'athlète avec la meilleure cote sur la ligne de départ. Impériale sur les skis tout au long de la saison dernière, la Suédoise est l'avenir mais aussi déjà le présent du biathlon. Deuxième du classement général pour sa première année (4 victoires en Coupe du monde) sous le feu des projecteurs, la cadette des soeurs Oeberg (23 ans) va partir grandissime favorite puisque les Norvégiennes Marte Olsbu Roeiseland (tenante du gros globe) et Tiril Eckhoff (victorieuse en 2021) sont, pour l'heure, éloignées du circuit.

Derrière elle, sa soeur Hanna sera évidemment à suivre tout comme les taulières Dorothea Wierer, Denise Herrmann et Lisa Theresa Hauser. Cependant, il faudra également surveiller les transfuges du ski de fond Stina Nillson, de plus en plus à l'aise (premier podium la saison passée), et Anamarija Lampic (27 ans), parmi les meilleures sprinteuses du monde (3 victoires en Coupe du monde) et lancée dans un défi pour intégrer le circuit du biathlon.

Julia Simon sera, avec Anaïs Chevalier-Bouchet, le fer de lance des Bleues cet hiver. (F. Faugère/L'Équipe)

Julia Simon sera, avec Anaïs Chevalier-Bouchet, le fer de lance des Bleues cet hiver. (F. Faugère/L'Équipe)

Les Françaises vont-elles crever l'écran ?

« Je pense qu'on va voir une très belle équipe filles cette année », livre Stéphane Bouthiaux. Le patron du biathlon français est très enthousiaste quand il s'agit de commenter les Françaises, malgré la retraite d'Anaïs Bescond et la pause maternité de la championne olympique de la mass start, Justine Braisaz, car il sent que quelque chose se passe avec Cyril Burdet, le nouvel entraîneur.

Transfuge du ski de fond où il a fait monter Richard Jouve sur le toit du monde du sprint, Burdet est arrivé avec des nouveautés et de la fraîcheur et cela semble se répercuter sur l'ensemble du groupe où Julia Simon et Anaïs Chevalier-Bouchet auront le rôle de capitaine. La première nommée, en progression constante depuis plusieurs saisons n'est plus très loin des toutes premières places et sa blessure au genou semble un vilain souvenir.

Quant à Chevalier-Bouchet, l'automne a été compliqué mentalement mais la meilleure Française en 2021-2022 (5e du général) sait pourquoi elle repart pour moi un an : gagner des courses et des titres.

publié le 29 novembre 2022 à 09h14