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La SNCF a-t-elle communiqué trop tardivement sur le risque de grève ce week-end ?

Comme CheckNews l’écrivait récemment, plusieurs médias ont accusé les cheminots d’avoir déclenché ce week-end une «grève surprise». Un qualificatif réfuté par les syndicats. Lesquels ont objecté que le premier préavis de grève couvrant le mouvement social de ce week-end avait été déposé le 2 novembre par SUD-Rail et la CFDT-Cheminots. Soit il y a un mois. Et si les usagers ont pu effectivement avoir été pris de court, c’est de la faute… de la direction, selon les organisations syndicales. «Il y a une communication surprise de la SNCF, mais il n’y a pas eu de grève surprise», a ainsi affirmé Fabien Villedieu, délégué syndical Sud Rail, sur Franceinfo, vendredi matin.

La SNCF a-t-elle tardé à communiquer sur la grève et les perturbations attendues ? «La situation est la même pour toutes les grèves. Les clients sont toujours prévenus par l’entreprise quarante-huit heures avant», se défend de son côté Voyages SNCF. Pour faire effectivement grève, certains salariés, comme les contrôleurs ou les conducteurs, doivent en effet se déclarer quarante-huit heures au maximum avant le début du mouvement. Et la direction de poursuivre : «Nous n’avons aucun moyen de savoir précisément quel sera l’impact du mouvement social plus tôt. La situation évolue énormément de jour en jour. Parfois, les grèves ne sont pas du tout suivies, parfois oui. C’est très difficile d’anticiper. Et parfois, seule une région est impactée.»

Mercredi, jour de l’annonce de l’étendue des perturbations (60 % des TGV et Intercités annulés), la SNCF avait d’ailleurs expliqué à CheckNews avoir été prise de court par l’ampleur de la participation mouvement. «C’est une grève surprise par rapport au fait que les négociations salariales commencent la semaine prochaine, et que nous avons eu cette fois-ci beaucoup plus de grévistes que les fois d’avant», nous avait-il été indiqué.

Les syndicats auraient-ils pu eux-mêmes faire état du risque de mouvement social au moment du dépôt de préavis ? En décembre 2021, les organisations avaient elles-mêmes communiqué sur le risque de grève des conducteurs et des contrôleurs le premier week-end des vacances de Noël, explique Fabien Villedieu. Lequel avait déclaré à RTL : «On a un contentieux avec la SNCF. Depuis deux ans on bosse en pleine période Covid et on n’a pas eu de prime Covid. Ce contentieux s’est transformé en colère. […] La direction a encore quelques jours pour négocier et faire des propositions et si elle joue le pourrissement, on sera en grève.»

Mais cette fois-ci, le syndicaliste explique que cette option n’a pas été retenue. «Ce n’est pas une grève classique, le mouvement vient d’un collectif de contrôleurs. Ce sont eux qui ont fait le calendrier revendicatif», explique le délégué syndical de SUD-Rail.