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La tyrannie du sexe « idéal » ou le royaume des complexes

Maïa Mazaurette

Le décalage entre la réalité physique de notre sexe et celle de sa représentation dans les médias est à l’origine de complexes génitaux chez l’homme comme chez la femme. Ce qui n’est pas sans conséquences sur le plaisir, souligne Maïa Mazaurette, la chroniqueuse de « La Matinale ».

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LE SEXE SELON MAÏA

Trouvez-vous votre pénis, votre vulve, suffisamment esthétique ? Suffisamment désirable ? J’espère que oui. Mais maintenant, permettez-moi une question plus sournoise : votre sexe correspond-il à ce que vous voyez sur les écrans ou dans les musées (ne parlons même pas des films pornographiques) ? Et puisqu’on met les pieds dans le plat : votre sexe est-il normal ?

Le décalage entre notre sexe « réel » et le sexe représenté dans les médias fait l’objet d’une grande attention, depuis déjà plusieurs années. Généralement, cette conversation s’arrête à la pornographie. Il y a pourtant d’autres vecteurs de représentations – et qui ne sont pas moins biaisés. Prenons par exemple le monde de l’art. Selon une étude publiée il y a tout juste un mois dans le British Journal of Sexology, la taille des pénis représentés dans la peinture et la sculpture a constamment augmenté lors des sept derniers siècles, avec une forte accélération au XXe siècle.

Quid du sexe féminin ? Si vous avez envie de contempler les premières vulves jamais représentées, je vous recommande l’exposition sur l’art et la préhistoire au (mal nommé) Musée de l’homme. Vous y verrez à peu près la même chose qu’aujourd’hui : des pubis glabres, fendus d’une simple ligne. On est loin de débordements voluptueux de chairs… qui sont pourtant le (gros) lot de bien des femmes.

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Outre nos complexes physiques « généralistes », il faut donc désormais compter avec nos complexes génitaux. Pour en comprendre les mécanismes, une toute nouvelle étude menée en Suède s’est penchée sur l’intimité de plus de 3 500 individus (Institut Karolinska de Stockholm, septembre 2022). Il en ressort, pour commencer par une bonne nouvelle, que l’extrême insatisfaction liée à ses organes génitaux ne concerne que 3,6 % des femmes et 5,5 % des hommes. Tout irait-il pour le mieux dans le meilleur des slips ?

Taille et forme, trop ou pas assez

A voir. Car les choses deviennent plus intéressantes dès lors qu’on entre dans le détail : 29,8 % des femmes et 38,4 % des hommes disent ne pas aimer la taille de leur sexe. Plus précisément, les femmes trouvent que leurs petites lèvres dépassent « trop », tandis que les hommes trouvent leur pénis trop petit. Les chercheurs ont donc demandé aux cobayes de mesurer leur sexe. Première observation : les petites lèvres des répondantes dépassaient de 7,6 millimètres en moyenne, tandis que les pénis en érection atteignaient 12,5 centimètres en moyenne. Ces dimensions sont tout à fait standard. Il n’y a donc pas de complexe à avoir – sauf si on part d’une mauvaise estimation d’à quoi « devraient » ressembler ces organes.

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