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La valse-hésitation d’Olaf Scholz

L’un est né voilà 80 ans en Pennsylvanie, l’autre voilà 64 ans à Osnabrück [dans le nord-ouest de l’Allemagne]. L’un se reconnaît à sa paire de Ray-Ban Aviator sur le nez, l’autre à sa serviette en cuir fatiguée. L’un est à la tête d’une grande puissance militaire, l’autre se considère comme une grande puissance intellectuelle. À première vue, Joe Biden et Olaf Scholz ne pourraient pas être plus différents.

Pourtant, pour le chancelier allemand, ils ne sont pas juste deux personnages qu’une guerre a réunis par-delà les continents, mais quelque chose comme des frères spirituels. La formule vous semble saugrenue ? Ceux qui suivent Olaf Scholz savent qu’il le pense sérieusement. Ou, comme il le dirait lui-même : très, très sérieusement. Scholz se sent proche de Joe Biden, personnellement, mais aussi et surtout politiquement.

Il pense s’inscrire ainsi dans la tradition de la République fédérale, d’Adenauer à aujourd’hui en passant par son modèle, Helmut Schmidt. Cette proximité avec les États-Unis explique en partie la politique ukrainienne de Scholz mais aussi, ce qui est mal compris, son attentisme dans le dossier des livraisons d’armes.

Sa priorité : la sécurité allemande

Les décisions seront prises “en concertation étroite avec nos alliés”, a-t-il fait savoir. Traduction : avec les Américains. “Avec” signifiant ici que l’allié de premier plan ne doit pas se contenter d’apporter son soutien formel aux décisions de l’Europe mais devenir partie prenante du conflit, y compris dans le pire des scénarios, celui d’une escalade militaire. C’est la seule manière, estime Scholz, d’assurer la sécurité de l’Allemagne.

Scholz et Biden en auraient envisagé la possibilité au téléphone mi-janvier. Scholz œuvrait conjointement avec l’Hexagone au ralliement des pays scandinaves et d’autres alliés au sein d’un “package” européen. Un “nombre non négligeable” de chars Leopard et Abrams doit être livré, pour un total à trois chiffres. Pour Scholz, c’est à la fois un motif de satisfaction et un risque. Les pressions sur le chancelier s’étaient accentuées pendant des jours, y compris au sein du gouvernement, certains membres n’ayant pas caché leur agacement devant cette valse-hésitation.

La retenue du chancelier rend son action illisible à l’international mais aussi sur le sol national. Ajoutons que la fixation qu’il fait sur les États-Unis a créé des turbulences considérables sur