France
This article was added by the user . TheWorldNews is not responsible for the content of the platform.

La « Voiture du Titanic » débute sa restauration en Charente

Classée au titre des Monuments historiques depuis 1991, cette luxueuse...

Classée au titre des Monuments historiques depuis 1991, cette luxueuse voiture de première classe appartenait autrefois à la Compagnie des Chemins de fer de l’Ouest. Son destin reste lié au naufrage du célèbre paquebot puisqu’elle achemina de nombreux voyageurs depuis Paris jusqu’à Cherbourg où le « Titanic » effectua sa première escale le 10 avril 1912. Unique exemplaire d’une série de 49 voitures composant le « New-York Express », ce modèle « A7-1907 » appartient désormais à l’association Trains et Traction basée à Chaivellette, sur la presqu’île d’Arvert. « Nous l’avons acheté pour 1 euro symbolique. Sa restauration prendra 3 à 4 ans dans le cadre d’un chantier d’insertion destiné à des personnes éloignées de l’emploi », explique son président Pierre Verger.

Estimé à près de 500000 euros, ce défi bénéficie du soutien financier de la Direction régionale des affaires culturelles (DRAC) de Nouvelle-Aquitaine, du Département de la Charente-Maritime comme de la Fondation du patrimoine. Trains et Traction compte également sur le mécénat pour boucler ce projet… titanesque. Car la voiture « A7-1907 » a été entièrement été démontée. « Certains assemblages serviront de modèles, mais peu de pièces pourront être réutilisées », résume Pierre Verger qui ne peut compter que sur quelques plans d’ensemble mais aucune vue détaillée.

10 jours de sablage à Châteaubernard

L’association Trains et Traction a ainsi effectué un relevé minutieux de toutes les pièces disponibles. « Nous avons gardé des échantillons de chaque profil et pris toutes les cotes – longueur, écartement, etc. Tout est numéroté, accompagné de photos et de croquis pour retrouver leur emplacement », résume Didier Morin. Bénévole installé dans le Calvados, cet ancien métreur de métier multiplie chaque année les allers-retours jusqu’à Chaivellette pour assouvir sa passion de mécanicien ferroviaire. « Sans ce travail, on ne pourrait reconstruire cette voiture à l’identique », sourit-il.

Acheminé à Châteaubernard, le châssis attend, lui, d’entamer sa mue. « Nous allons construire pour l’occasion une structure mobile et éphémère de 25 mètres de longueur pour 4 mètres de hauteur. Le chantier devrait nous prendre 10 jours », détaille Frédéric Savin qui a déjà réalisé plusieurs commandes similaires pour l’association Trains et Traction. But de l’opération : éliminer toute trace de corrosion avant d’appliquer une peinture noire et anti-rouille.

« L’expérience nous permet d’atteindre tous les recoins. La seule difficulté, c’est la patience. Il faut aussi assurer le recyclage des déchets – peinture au plomb, goudron – et de la grenaille qui permet de mettre à nu la structure », souligne-t-il. Cette première étape achevée, la « voiture du Titanic » prendra ensuite la route de Rochefort où l’association Trains et Traction ambitionne de créer un chantier d’insertion ouvert au public, à deux pas du port d’attache de « L’Hermione ». Un charpentier de marine a d’ailleurs été recruté pour conduire ce projet de restauration. Hormis son châssis, la « voiture du Titanic » était en effet « constituée à 98 % de bois », rappelle Pierre Verger. Autrefois symbole du luxe à la française, la voiture « A7-1907 » pourra – une fois achevée – servir de décor à des longs-métrages et même être louée pour un mariage ou une manifestation, affirme le président de l’association.