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Lacazette, Lepenant, Tolisso...Quel rendement jusqu'à présent pour les recrues lyonnaises ?

DÉCRYPTAGE - Alors que les Gones sont empêtrés dans une spirale négative de quatre revers de suite, leur recrutement estival n'apparaît pas, pour l'instant, à la hauteur des attentes.

Ce vendredi (21 heures), en ouverture de la dixième journée de Ligue 1, l'Olympique Lyonnais affronte le Téfécé avec l'espoir de mettre fin à sa série de quatre défaites d'affilée. Pour y parvenir, la formation rhodanienne aura besoin de ses meilleurs éléments et notamment de ses recrues estivales. Si certaines se sont rapidement imposées comme importantes dans l'effectif lyonnais, d'autres patinent encore. Alors, avant cette rencontre cruciale pour l'avenir du club - et de Peter Bosz -, Le Figaro Sport s'est intéressé au rendement des différents joueurs arrivés dans le Rhône à l'intersaison.

Saël Kumbedi, un pari sur l'avenir

Si l'Olympique Lyonnais est allé le chercher au Havre Athletic Club à la toute fin du marché des transferts estival, moyennant un million d'euros, ce n'est pas avec l'intention de l'intégrer directement dans la rotation du groupe professionnel. Pour preuve, dimanche dernier, en l'absence de Malo Gusto - blessé - face au Racing Club de Lens (1-0), le latéral droit de seulement dix-sept printemps n'a pas été titularisé sur le côté droit de la défense lyonnaise, Peter Bosz lui préférant le latéral gauche brésilien Henrique Silva. L'entraîneur néerlandais des Gones, dont les options sur le banc des remplaçants étaient assez limitées si l'on considère que certains éléments, comme Jérôme Boateng et Houssem Aouar, n'étaient pas encore tout à fait prêts sur le plan physique, l'a malgré tout lancé dans le grain bain de l'élite française pour le dernier quart d'heure de jeu ; un véritable gage de confiance.

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Cependant, sauf circonstances particulières, le temps de jeu de Saël Kumbedi chez les professionnels devrait être minime cette saison. Son recrutement s'inscrit dans une vision, au moins, à moyen terme. Car le natif de Stains est un vrai joueur prometteur, « une pépite » comme l'on dit aujourd'hui. : il l'a si bien montré il y a quelques mois sous le maillot de l'équipe de France U17 avec qui il a remporté l'Euro 2022 en Israël, marquant notamment un doublé en finale face à l'Espagne. Néanmoins, si la formation rhodanienne l'a recruté pour préparer l'avenir, le fait qu'elle ne dispose à l'heure actuelle d'aucune alternative viable à Malo Gusto sur le côté droit de sa défense nous donne le droit de nous interroger, d'une part, sur la pertinence de son transfert et d'autre part, plus généralement, sur la politique sportive du club.

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Alexandre Lacazette, un «général» en quête de lieutenants

C'est avec l'ambition de redresser son club formateur qu'Alexandre Lacazette est revenu - libre - à l'Olympique Lyonnais cet été. Depuis le début de saison, l'avant-centre âgé de trente-et-un ans remplit (quasiment) son rôle à merveille. Capitaine incontesté, il met au service de son équipe, et entre autres de ses plus jeunes partenaires, son expérience du haut niveau et sa soif de vaincre. Mais il montre aussi l'exemple à travers ses performances individuelles sur le terrain. En neuf matches de championnat, il compte déjà quatre buts et une passe décisive à son actif. Des statistiques honorables au vu de la faiblesse collective dégagée par les Gones ces dernières semaines.

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Cependant, face au Racing Club de Lens (1-0), dimanche dernier, «le général» s'est laissé aller à des signes d'agacement. Comme s'il recherchait désespérément des lieutenants - en plus d'Anthony Lopes, encore impérial - sur lesquels s'appuyer pour relancer la machine lyonnaise. Avec l'ex-attaquant d'Arsenal, le club rhodanien s'est assurément offert un renfort de choix, sur tous les plans. Mais son retour nous pousse malgré tout, encore, à nous poser des questions sur sa stratégie sportive. D'une part, parce qu'il pousse inexorablement Moussa Dembélé, le meilleur buteur lyonnais la saison dernière avec vingt-et-une réalisations, sur le banc des remplaçants. D'autre part, parce qu'il apparaît de manière évidente que les Gones, depuis le départ de Lucas Paqueta, manquent d'un créateur dans l'entrejeu capable d'alimenter un avant-centre connu pour ses qualités de finition. Il suffit de voir les innombrables décrochages réalisés par le natif de Lyon tout au long d'un match pour s'en convaincre. En somme, son recrutement est une réussite mais qui aurait pu être totale avec une meilleure réflexion d'ensemble.

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Johann Lepenant, la belle surprise

Ce n'était pas la recrue la plus attendue, mais c'est bel et bien la plus en vue. Arrivé dans le Rhône sur la pointe des pieds en provenance du Stade Malherbe Caen, pour un montant de 4,25 M€, soit le plus gros investissement lyonnais de l'été, Johann Lepenant n'a pas eu besoin de temps d'adaptation. Le Normand âgé de dix-neuf ans a profité des absences dans son secteur de jeu en ce début de saison pour faire son trou (huit matches de Ligue 1), démontrant aussi bien des qualités physiques, techniques que mentales.

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Et même s'il lui reste encore à progresser dans certains aspects de son jeu pour franchir un palier - il fait souvent preuve de frilosité, ou de neutralité, c'est selon, balle au pied -, il a réussi en l'espace de quelques semaines à séduire tout le peuple rhodanien, le coach Peter Bosz en tête : «On a souvent dit que c'était une surprise. Pour moi aussi c'est une surprise. Il arrive de Ligue 2 et à 19 ans, tu as besoin de temps pour t'adapter à ce niveau. Mais il s'est tout de suite adapté, a expliqué cette semaine le Néerlandais. Il doit encore progresser sur des points. Ce n'est pas facile de jouer dans une équipe qui ne fonctionne pas et il y arrive.» Une belle surprise.

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Nicolás Tagliafico, la bonne pioche

Il est à ranger parmi les satisfactions du marché des transferts estival. Nicolás Tagliafico n'était certes pas la priorité des Gones au poste de latéral gauche, leur choix initial se portant sur Tyrell Malacia, parti à Manchester United. Il n'en reste pas moins que depuis le mois d'août, l'Argentin s'est imposé comme l'un des éléments les plus importants de l'effectif rhodanien. Rarement pris à défaut défensivement, il a également montré, sur certaines séquences, de belles qualités offensives. D'ailleurs, il n'a eu besoin que de deux matches, et une confrontation face à l'ESTAC (4-1), pour débloquer son compteur sous le maillot lyonnais.

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L'ex-joueur de l'Ajax Amsterdam est aussi primordial pour Peter Bosz en raison de son état d'esprit irréprochable. Sur le terrain, c'est un véritable battant, qui met de l'agressivité dans les duels et une intensité que l'on retrouve peu chez ses coéquipiers. Un vrai joueur de devoir qui n'a coûté que 4,2 M€. C'est ce que l'on appelle une bonne pioche.

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Corentin Tolisso, des attentes et des doutes

C'est l'énigme du mercato lyonnais. Depuis le début du mois de juillet, et l'officialisation de sa signature - libre - à l'Olympique Lyonnais, Corentin Tolisso n'a pas dissipé les doutes relatifs à son état physique qui entouraient son retour dans le Rhône. Bien au contraire, il les a, malgré lui, exacerbés. Pour l'instant, Peter Bosz est contraint de gérer son temps de jeu, sans doute en raison de son manque de préparation mais aussi à cause de petites blessures sans grande gravité. Un peu plus inquiétant, quand il est sur le terrain, le milieu de terrain âgé de vingt-huit ans apparaît emprunté, donnant presque l'impression que ses qualités physiques se sont envolées.

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C'est peut-être parce qu'il n'est plus en possession de tous ses moyens athlétiques qu'il se sent désormais plus à l'aise en position de sentinelle, comme face à Angers SCO (5-0), que plus haut, en tant que relayeur. Mais jusqu'à présent, si l'on excepte le match face à la formation angevine, son entraîneur l'a constamment fait évoluer en numéro huit. Ce qui, encore une fois, interroge. Son recrutement était-il le fruit d'une «simple» opportunité ? Ou était-il réfléchi en fonction des besoins de l'effectif ? Toutefois, en dépit de ses petits problèmes physiques, le champion du Monde 2018 a démontré, sur certaines séquences, qu'il pouvait faire la différence, notamment à travers sa belle qualité de transmission. Reste maintenant à enchaîner les matches, à monter en régime et à gagner en constance. S'il y parvient, nul doute, vu son niveau intrinsèque, qu'il sera d'une grande utilité à l'Olympique Lyonnais.

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Rémy Riou, l'expérience avant tout

Il y a très peu de choses à dire à son sujet. Revenu, lui aussi, à l'Olympique Lyonnais en tant que doublure d'Anthony Lopes, Rémy Riou, âgé de trente-cinq ans, a avant tout été recruté - libre - pour l'expérience qu'il pouvait apporter à un groupe relativement jeune. Sauf qu'en début de saison, en l'absence du gardien de but portugais, suspendu, l'ex-portier du Stade Malherbe Caen s'est retrouvé en première ligne. Toutefois, son intérim dans les cages rhodaniennes s'est plutôt bien passé qu'il a réalisé des prestations solides, permettant ainsi à son équipe d'engranger dix points sur douze possibles. Un recrutement utile et malin.