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Lavalette Tude Dronne révise sa politique culturelle

Lavalette Tude Dronne révise sa politique culturelle
Philippe et Christine Égalité ont créé un lieu singulier dans leur jardin d’Édon. Ils veulent apporter leur pierre dans le développement culturel du territoire.

Photo CL

Par Pascal HUORD - p.huord@charentelibre.fr, publié le 8 décembre 2022 à 14h29, modifié à14h36.

Lavalette Tude Dronne renonce à faire de la programmation culturelle directe. Une forme de repli qui inquiète certains artistes du territoire comme Philippe et Christine Égalité.

La communauté de communes de Lavalette Tude Dronne doit serrer la ceinture. Lors du dernier conseil, il a été décidé de renoncer à une programmation culturelle en direct, (ce qui représentait habituellement une enveloppe entre 45.000 et 50.000€). Parallèlement, le concert de jazz prévu en décembre comme en prélude au prochain festival Respire Jazz, mais organisé directement par...

La communauté de communes de Lavalette Tude Dronne doit serrer la ceinture. Lors du dernier conseil, il a été décidé de renoncer à une programmation culturelle en direct, (ce qui représentait habituellement une enveloppe entre 45.000 et 50.000€). Parallèlement, le concert de jazz prévu en décembre comme en prélude au prochain festival Respire Jazz, mais organisé directement par la communauté a été annulé. « Compte tenu de la fréquentation attendue d’environ 80 personnes, on ne pouvait pas se le permettre », justifie Jean-Yves Ambaud, le président de la CDC. Il pourra être reporté mais en étant organisé directement par Respire Jazz qui dispose de son réseau.

Conséquence, l’année prochaine il n’y aura plus de programmation propre à la communauté. Même les Gaminades, qui ont été très longtemps le principal marqueur culturel d’abord de l’ex-communauté du Montmorélien, puis de LTD, ne pourront exister que si une collectivité ou une association s’engage à les reprendre « et nous serons là en soutien », indique Sébastien Desage, le vice-président en charge de l’action culturelle. « Nous ne pouvons pas gérer en direct une programmation. Nous ne pouvons pas recruter de régisseur », ajoute Sébastien Desage.

Nous ne pouvons pas gérer en direct une programmation. Nous ne pouvons pas recruter de régisseur.

L’idée de la CDC est de confier ces actions de diffusion à des associations qui ont leur propre réseau, qui peuvent trouver d’autres partenaires et ainsi « optimiser nos financements », explique-t-on à la CDC. En clair, la communauté essaiera d’aider mais renonce à organiser. Et ne pourra soutenir, compte tenu de sa situation financière, que si elle en a encore les moyens, donc si elle trouve elle-même des partenaires. Ce qui est le cas par exemple avec la Direction régionale des affaires culturelles avec le renouvellement attendu pour trois ans du Contrat territorial d’éducation artistique et culturelle avec une aide de 20.000€ par an, à la clé.

Débat sur les enjeux culturels à Villebois

Une situation qui inquiète certains acteurs culturels du territoire. Le premier d’entre eux à réagir, c’est Philippe Égalité, celui qui, selon certains se contente « de taper sur des gamelles et des bidons ». Il va organiser le 22 décembre un « bal à fond » en utilisant entre autres le balafon (percussion africaine). L’artiste facétieux et polymorphe, tantôt musicien, tantôt plasticien, tantôt performeur, souvent adepte du détournement, veut profiter de cette animation pour reposer le sujet de la politique culturelle dans un territoire rural. « Nous projetterons le film documentaire consacré à la politique culturelle du territoire et nous ouvrirons le débat sur les enjeux de la culture en ruralité », ajoute-t-il.

Son association avait été missionnée par la Drac (Direction régionale des affaires culturelles) pour réaliser un diagnostic sur la réalité culturelle sur le territoire de LTD. « On y constatait que les gens ne se déplacent pas dans la salle de Chalais trop excentrée et on préconisait plutôt le développement de petits lieux ». Justement comme le Jardin de la mère Cucu d’Édon. « On a joué le jeu en essayant de proposer une petite programmation à l’année. Mais personne ne nous aide. Pour le Conseil départemental, nous ne recevons pas assez de professionnels », regrette-t-il. « On ne veut pas tout casser. On reste dans notre registre de l’humour, mais ici on travaille plus avec les écoles ou certaines communes de Dordogne qui nous sollicitent qu’avec le territoire ».

Le 22 décembre : à partir de 16h dans la salle des fêtes de Villebois-Lavalette, « Bal à fond », animé par Philippe Égalité et Lionel Galletti. À 17h30 : projection du film documentaire consacré à la culture sur le territoire de Lavalette Tude Dronne. 18h30 débat. Renseignements : 05 45 64 95 52/06 45 19 46 19.