France
This article was added by the user . TheWorldNews is not responsible for the content of the platform.

Le "ballon espion" chinois abattu par les États-Unis, la Chine "se réserve le droit de répondre"

Pékin évoque un aéronef civil qui aurait dévié de sa trajectoire. Washington l’a abattu.

"Nous allons nous en occuper." Joe Biden a joint le geste à la parole. Interrogé en marge d’un déplacement sur le ballon-sonde chinois qui survolait les États-Unis et le Canada depuis plusieurs jours, le président américain a refusé de s’exprimer plus longuement sur le sujet et alimenter la polémique lancée par ses adversaires républicains l’accusant de laxisme.

Mais quelques heures plus tard, plusieurs médias américains ont annoncé que l’engin avait été abattu par l’armée américaine au large de la côte est des États-Unis. Des images montrant le ballon tomber à la verticale ont même été diffusées sur les réseaux sociaux.

A lire aussi : Tensions entre les États-Unis et la Chine : ballons espions, visite diplomatique annulée... le point sur le conflit

La veille, Pékin avait admis que ce ballon-sonde est bien venu de Chine. Présenté comme "un aéronef civil, utilisé à des fins de recherches, principalement météorologiques", l’engin aurait "dévié de sa trajectoire", a assuré un porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères. Celui-ci a aussi exprimé "les regrets" de son pays pour cette violation "involontaire" de l’espace aérien américain.

Toutefois, alors qu’un second ballon a été vu dans le ciel de l’Amérique du Sud, les autorités chinoises ont aussi accusé Washington de se servir de cette affaire pour "diffamer" le régime. "La Chine se conforme strictement au droit international et n’a jamais violé le territoire et l’espace aérien d’un pays souverain".

Ces arguments n’ont pas convaincu du côté américain. " Ce ballon est clairement destiné à la surveillance et sa trajectoire l’amène au-dessus de sites sensibles", a de son côté évoqué le premier responsable de la Défense, citant des bases aériennes et des silos de missiles stratégiques, notamment dans l’État du Montana.

Si, selon de nombreux experts, ce type de ballon-sonde ne peut pas permettre à la Chine d’obtenir plus d’informations qu’elle n’aurait déjà grâce à ses satellites, l’administration estime que l’engin, considéré comme "espion", présente bien une menace. "Nous avons communiqué (aux autorités chinoises) la gravité de l’incident", a ajouté le responsable américain de la Défense. "Nous leur avons dit que nous ferons tout ce qui est nécessaire pour protéger notre peuple sur notre territoire".

A lire aussi : Un ballon espion chinois de la taille de trois bus au-dessus des États-Unis soulève de nombreuses questions

Aéroports fermés

Le Pentagone avait pourtant estimé dans un premier temps qu’il était dangereux d’abattre le ballon-sonde, les débris pouvant être potentiellement meurtriers une fois arrivés au sol. Le porte-parole avait par ailleurs estimé que l’engin ne représentait pas un danger imminent. "Il voyage à une altitude bien supérieure au trafic aérien commercial et ne présente pas de menace militaire ou physique pour les personnes au sol"

Trois aéroports en Caroline du Nord et du Sud avaient tout de même été fermés dans la journée, au moment où le ballon survolait les lieux. C’était quelques heures avant que l’Armée ne passe à l’attaque.

Cet incident ravive un peu plus les tensions entre les États-Unis et la Chine, qui s’affrontaient déjà sur de nombreux dossiers, dont l’avenir de Taïwan.

Un concentré de technologies à 18 km d’altitude

Depuis le sol, il ressemble à la lune. Ou à un Ovni, ainsi que l’ont décrit de nombreux Américains qui l’ont aperçu dans le ciel ces derniers jours. Cet immense ballon blanc, dont la longueur représente l’équivalent de trois bus, est pourtant un concentré de technologies, constitué d’outillages électroniques pour le guidage et la surveillance, ainsi que de panneaux solaires pour alimenter l’ensemble. Selon les experts, il est capable de se diriger tout seul, en jouant avec les courants et l’altitude, grâce à l’intelligence artificielle. Autre avantage par rapport aux satellites, il peut longtemps rester en stationnaire. Les matériaux qui le composent lui permettent par ailleurs – en théorie – d’échapper aux radars. Et quand ils sont repérés, comme c’est le cas ces derniers jours aux États-Unis, leur capacité à voler très haut, au-dessus de 18 km, rend délicate toute opération d’élimination. Les États-Unis ont profité du survol de la côte est pour lancer l’opération.