France
This article was added by the user . TheWorldNews is not responsible for the content of the platform.

Le Belge Remco Evenepoel succède à Julian Alaphilippe et devient champion du monde de cyclisme sur route

Remco Evenepoel, le petit cannibale du cyclisme, aime mettre fin aux disettes. Sur les routes d’Espagne, il y a deux semaines, le coureur était devenu le premier Belge à remporter l’un des trois Grands Tours (France, Italie, Espagne) en 44 ans. Dimanche 25 septembre, dix ans après la victoire de son compatriote Philippe Gilbert, le coureur de 22 ans a ramené au plat pays un nouveau titre de champion du monde sur route.

Entreprenant comme à son habitude, le Belge a placé une première accélération à 35 kilomètres de l’arrivée puis une seconde pour décrocher le Kazakh Alexey Lutsenko dans la côte du Mount Pleasant. Ne lui restait plus qu’à gérer, en expert du contre-la-montre, les 25 derniers kilomètres du circuit urbain pour lever les bras en solitaire sous le soleil de Wollongong (Australie), après 6 h 16 d’effort. Il devance de plus de deux minutes le Français Christophe Laporte - seul vainqueur d’étape Tricolore cette année sur le Tour de France -, qui a réglé au sprint les poursuivants regroupés dans le final, et l’Australien Michael Matthews.

Wout Van Aert, l’autre leader désigné de la sélection belge échoue de son côté au pied du podium, alors que l’un des favoris, Mathieu van der Poel a, lui, abandonné dès le début de la course, épuisé après une nuit passée au commissariat. Le Néerlandais est accusé d’avoir poussé deux adolescentes qui l’empêchaient de dormir dans le couloir de sa chambre d’hôtel, des « agressions » pour lesquelles il comparaîtra mardi devant un tribunal australien.

Un Grand Tour, un Monument et les Mondiaux la même année

« On n’a pas de regrets car le plus fort a gagné », a réagi le Français Julian Alaphilippe, qui lègue son maillot arc-en-ciel de champion du monde à son coéquipier dans l’équipe belge Quick-Step Alpha-Vinyl. Sélectionné en équipe de France malgré les incertitudes sur son état de forme après une saison rythmée par les chutes et les blessures, dont la dernière en date il y a trois semaines sur le Tour d’Espagne, le double champion du monde en titre n’a pu faire mieux qu’une 51e place.

Avec la Vuelta, la classique Liège-Bastogne-Liège au printemps - soit l’un des cinq « Monuments » de la saison cycliste - et les Mondiaux dans son escarcelle, Evenepoel rejoint Alfredo Binda, Eddy Merckx et Bernard Hinault dans le noyau de coureurs à avoir ajouté un grand tour, un Monument et le Championnat du monde à leur palmarès la même année. « J’ai tout gagné cette année, c’est incroyable », s’est enthousiasmé celui qui s’était aussi offert la prestigieuse Classica San Sebastian cet été.

Dans les pas d’Eddy Merckx

L’éclosion du Belge aurait même pu survenir plus tôt, lui qui avait mis de longs mois à revenir d’une lourde chute sur le Tour de Lombardie à l’été 2020. Sa démonstration de force de dimanche convoque une nouvelle fois le souvenir d’un coureur complet comme l’était Eddy Merckx dans les années 1970, et d’aucuns le présentent déjà comme son héritier.

Il restera cependant au Belge à confirmer les espoirs placés en lui lors du prochain Tour de France, où il ne compte toujours encore aucune participation, et où il devra résister à des profils de purs grimpeurs comme le Slovène Tadej Pogacar et le Danois Jonas Vingegaard.

Chez les femmes, la veille, l’appétit tout aussi féroce d’Annemiek Van Vleuten a placé la Néerlandaise largement en tête de la course en ligne. Malgré une blessure au coude survenue trois jours plus tôt et son statut de vétéran du peloton féminin, la coureuse de 39 ans conclut une saison qu’elle aura en tout point dominé, après s’être déjà arrogé les trois Grands Tours.