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Le boom du télétravail est-il derrière nous ?

En quatre mois, raconte le Washington Post, Lori Black a envoyé des dizaines de CV “avec un seul objectif en vue : décrocher un travail à domicile”. Mais, poursuit le quotidien, les rejets s’accumulent, les ouvertures de postes se raréfient. La quête de cette native de York, en Pennsylvanie, lui paraît impossible à accomplir, confie-t-elle : “Désormais, les entreprises disent : ‘Vous devez retourner au travail’.

“Près de trois ans après le début d’une pandémie qui a remodelé les normes au sujet du lieu de travail en faveur des employés, analyse l’influent journal, la donne change de nouveau. Le marché de l’emploi – bien qu’encore vigoureux – ralentit, et de nombreux Américains qui travaillaient à domicile sont rappelés au bureau.”

Retour en force des employeurs à Londres

Le phénomène est international. The Telegraph signale une recherche du site d’emploi LinkedIn effectuée dans quatorze pays, dont la France, qui indique, résume le quotidien britannique, que “les annonces pour les postes à pourvoir en télétravail avaient diminué pour le cinquième mois consécutif en septembre, le pouvoir revenant aux employeurs, reflétant les tendances en Europe et aux États-Unis”.

Notant que les employeurs “se bousculent” pour dénicher de nouveaux bureaux au centre de Londres et ce malgré une forte demande des salariés en faveur du télétravail, The Telegraph écrit que le marché du travail se resserre au Royaume-Uni, où “l’emploi et les postes vacants ont reculé ces derniers mois dans un contexte de prévisions d’une récession et d’une hausse du chômage”.

Toutes les villes ne sont pas atteintes de la même façon. C’est le cas de Montréal, observe Radio-Canada : “Avec l’adoption massive du télétravail, de nombreuses entreprises ont réduit la taille des locaux qu’elles louent. Le taux d’inoccupation des tours de bureaux a doublé depuis 2020, pour atteindre près de 18 %, et il pourrait continuer de grimper.”

“La grande inadéquation du travail à distance”

Ce qui laisse poindre un paradoxe, clame au Washington Post Rand Ghayad, responsable de l’économie et des marchés du travail chez LinkedIn : “C’est la ‘grande inadéquation du travail à distance’.Ce dernier explique :

Dans le passé, les inadéquations de main-d’œuvre concernaient les compétences. Nous assistons maintenant à un autre type d’inadéquation, où les travailleurs recherchent des emplois qui offrent certains attributs – comme la possibilité de travailler à distance – que les employeurs ne sont pas disposés à offrir.”

Snap, une entreprise californienne spécialisée dans les applications et les objets connectés, est la dernière en date à rappeler ses employés au bureau. À partir de février, remarque Fortune, ces derniers “devront passer au moins 80 % de leur temps au bureau”. Une politique qui s’appliquera à ses trente bureaux à travers le monde.