France
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« Le cas de Catherine Pégard montre combien le Château de Versailles est art et patrimoine, mais aussi politique et diplomatique »

auteur

Michel Guerrin

Rédacteur en chef

Le moment est pénible pour l’ex-journaliste, qui voit son image écornée par les tentatives d’Emmanuel Macron de prolonger son mandat à la tête de l’établissement public, constate dans sa chronique Michel Guerrin, rédacteur en chef au « Monde ».

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Présidente du Château de Versailles depuis 2011, ayant fait trois mandats successifs, sans avoir droit à un quatrième, Catherine Pégard aurait dû quitter le navire en octobre 2022. Même avant. Ayant dépassé les 68 ans, sa retraite aurait dû sonner en mars 2021. Au lieu de quoi, elle est toujours là, flottant dans l’illégalité, en un intérim sans fin d’elle-même.

Ce roman versaillais est écrit par Emmanuel Macron, qui s’obstine à ne pas remplacer la capitaine, au point de tenter deux coups tordus. Soldés par deux fiascos.

En décembre 2022, le Conseil d’Etat a dit non à un projet de décret visant à repousser l’âge de la retraite de hauts fonctionnaires au motif que le texte, téléguidé pour Mme Pégard, n’était pas « d’intérêt public ». Fin janvier, le Sénat a recalé un amendement loufoque à un projet de loi visant à ceci : Versailles accueillant une épreuve hippique des Jeux olympiques, Pégard doit rester jusqu’à la fin 2024 afin que tout se passe au mieux. Des sénateurs de tous bords ont trouvé la ficelle si grosse – la maîtresse de Versailles n’est spécialiste ni en art, ni en patrimoine, ni en gestion, ni en jardins, ni en sport, ni en cheval – que l’amendement, après quelques échanges croustillants, a été retiré.

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Ces deux événements valent humiliation pour le président de la République et sa protégée, donnant lieu à quelques commentaires de circonstance dans les médias : privilège, impunité, passe-droits, combines, courtisanerie, fait du prince, hochet ubuesque, histoire de fous, nouvelle Pompadour… Désormais, Emmanuel Macron peut trouver un député acceptant de jouer les porte-flingues et de présenter à nouveau un amendement devant l’Assemblée nationale, au risque d’être une nouvelle fois ridiculisé. Il peut faire traîner l’intérim jusqu’à 2024 mais la moindre décision de la châtelaine pourrait être contestée en justice. Et il peut renoncer et chercher enfin un autre patron de Versailles. « La décision n’est pas prise », nous fait savoir l’Elysée.

Image écornée

Le moment est pénible pour Catherine Pégard, ancienne journaliste politique au Point, de droite mais navigant à gauche, faisant de la discrétion un art, qui voit son image bien écornée. A se demander pourquoi elle ne renonce pas devant un tel calvaire. Le poste, il est vrai, est un des plus convoités de la République. Abandonner la vie de château est rude quand le prochain point de chute est incertain.

Mais pourquoi Macron s’obstine-t-il ? Depuis trois ans, une dizaine de noms ont circulé pour remplacer Catherine Pégard et le président de la République avait un favori légitime, en la personne de Jean d’Haussonville, qui vient de quitter le Château de Chambord avec un bon bilan.

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