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Le Comité olympique veut sortir les sportifs russes de leur purgatoire avant les JO de 2024

“Les sportifs russes et biélorusses peuvent espérer retrouver le chemin des compétitions internationales dans les sports dont ils sont bannis depuis plus d’un an et l’agression militaire en Ukraine, mais la route vers les Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024 leur est encore longue et incertaine”, observe Le Temps.

Et pour cause : malgré des mois de consultations tous azimuts, “rien n’a été décidé sur les Jeux de Paris 2024 – les seuls pour lesquels le CIO a un pouvoir d’exclusion ou d’admission”, rapporte El País. Le patron du CIO, Thomas Bach, s’est borné à déclarer que le comité prendrait sa décision “au moment approprié, à son entière discrétion, et sans être lié par les résultats de compétitions qualificatives”.

Une temporisation qui exaspère USA Today. “Une fois de plus, le CIO remporte la médaille d’or de la lâcheté et de l’hypocrisie”, ironise le quotidien américain. “Les Jeux de Paris sont dans seize mois, les qualifications ont déjà commencé dans plusieurs sports et à peu près tout le monde veut savoir si la Russie sera autorisée à participer”.

“Mais plutôt que de prendre une décision difficile – ou une décision tout court – le CIO a courageusement choisi de refiler la patate chaude à quelqu’un d’autre”, en encourageant les fédérations internationales à réintégrer, sous condition, les sportifs russes et biélorusses, explique le quotidien.

Après l’invasion de l’Ukraine, en février 2022, le CIO avait été prompt à recommander l’exclusion des sportifs russes et biélorusses, avant de très vite “chercher la façon de leur permettre de revenir dans le circuit mondial”, avec les Jeux de 2024 et 2026 en ligne de mire, écrit The Washington Post.

“Gifle aux sportifs ukrainiens”

Alors que de nombreuses compétitions qualificatives pour les JO commencent ce printemps, le feu vert des fédérations permettrait aux athlètes aujourd’hui bannis de décrocher leur ticket virtuel pour Paris, et à Thomas Bach de statuer le plus tard possible sur “le dossier sans doute le plus empoisonné de [sa] présidence”, remarque Le Soir.

Dans un souci “d’harmonisation”, le CIO suggère une liste de conditions à remplir pour les sportifs russes et biélorusses : ils ne pourraient concourir qu’en tant qu’athlètes “neutres et indépendants, sans hymne, uniforme, ni drapeau qui puisse identifier leur pays”, détaille El País. En outre, les équipes sportives resteraient exclues, ainsi que tout athlète “soutenant activement la guerre” ou “embauché par l’armée ou une agence de sécurité nationale”.

Ce dernier point n’est pas anodin. Comme le rappelle The New York Times, “des dizaines d’athlètes russes appartiennent à l’armée ou s’y sont entraînés”. Et des 71 médailles remportées par la Russie lors des dernières olympiades à Tokyo, “45 ont été décrochées par des sportifs affiliés au Club sportif de l’armée”.

“Alors qu’elle est censée calmer les esprits du côté de Moscou et de Minsk, cette proposition n’a pas été accueillie dans un enthousiasme délirant”, constate Le Soir. Le président du comité olympique russe, Stanislav Pozdniakov, qui réclame une réintégration sans conditions, a notamment fustigé des critères “inacceptables et “discriminatoires”.

La proposition du CIO a également suscité la colère de plusieurs pays occidentaux, vent debout contre un retour des Russes et des Biélorusses dans les compétitions internationales. Le gouvernement allemand a ainsi évoqué une “gifle aux sportifs ukrainiens”, tandis que la Pologne a déploré “un jour de honte pour le CIO”, selon la Deutsche Welle.