France
This article was added by the user . TheWorldNews is not responsible for the content of the platform.

Le défi nucléaire d’EDF au Royaume-Uni

L’ancien patron d’EDF au Royaume-Uni, Vincent de Rivaz, publie une autobiographie, racontant l’immense pari de la construction d’un EPR dans l’ouest de l’Angleterre.

Article réservé aux abonnés

Livre. Un jour de 2014, après une « énième plaidoirie », un des collègues de Vincent de Rivaz, chez EDF, le prit à part pour l’avertir : « Tu as tort de défendre ainsi ce projet. (…) Cette affaire te hantera toute ta vie. » L’affaire en question est la construction d’une centrale nucléaire de type EPR (réacteur pressurisé européen) dans l’ouest de l’Angleterre. Hinkley Point C atteind sa sixième année de chantier, et doit – en principe – être mise en service à partir de 2026 et coûter autour de 32 milliards d’euros courants.

De la réussite ou de l’échec de ce projet hors norme, encore en suspens, dépend une bonne partie de l’avenir d’EDF et de la filière nucléaire française. Ce gigantesque pari, qu’on le soutienne ou non, n’aurait sans doute jamais vu le jour sans la détermination (l’entêtement ?) de cet homme.

De 2002 à 2017, M. De Rivaz a dirigé la filiale britannique d’EDF. Quand il est arrivé, personne chez les autorités britanniques ne parlait de nucléaire. Quand il est parti, la relance de cette technologie faisait l’objet d’un quasi-consensus politique.

Lire aussi

En publiant ses Mémoires, l’ancien patron, aujourd’hui à la retraite, retrace cette épopée. Cette somme de quelque 600 pages est sans doute trop longue et détaillée pour en rendre la lecture agréable au grand public. Mais les spécialistes de l’énergie – ou, en l’occurrence, le journaliste qui a suivi le dossier – y trouveront une multitude de détails révélateurs sur l’incroyable parcours d’obstacles qu’a représenté ce projet.

La plus grosse acquisition d’EDF

L’affaire débute vraiment en 2003. A l’époque, EDF au Royaume-Uni est un électricien qui n’est pas présent dans le nucléaire. Le gouvernement de Tony Blair ne veut pas entendre parler de cette technologie. Avec trois autres patrons de centrales électriques, Vincent de Rivaz lance la contre-offensive. Rencontres avec Tony Blair, le prince Charles, la reine à l’occasion, choix de sponsoriser les Jeux olympiques de Londres en 2012, lobbying auprès des ministres et des politiciens de l’opposition… Tout ce que le Royaume-Uni compte de décideurs dans le domaine de l’énergie a rencontré ce dirigeant à l’accent français prononcé. Jusqu’au premier coup vraiment important : en 2008, EDF rachète British Energy, c’est-à-dire toutes les centrales nucléaires du pays. Il s’agit de la plus grosse acquisition jamais réalisée par l’électricien français.

C’était pourtant le plus facile. Rien, par la suite, ne s’est déroulé comme prévu. L’accident de Fukushima au Japon, en mars 2011, a poussé le régulateur à fortement durcir ses exigences. Les chantiers des autres EPR en Finlande et en France multipliaient les retards et les surcoûts. Le coût du chantier hérissait jusqu’au sein d’EDF, et, à Paris, le directeur financier a démissionné. Il a fallu faire entrer les Chinois de China General Nuclear Power Group (CGN) pour en financer un tiers, contourner le dernier soubresaut du Brexit, avant que la décision d’investissement définitive puisse être prise à l’automne 2016.

Il vous reste 9.9% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

Vous pouvez lire Le Monde sur un seul appareil à la fois

Ce message s’affichera sur l’autre appareil.

Découvrir les offres multicomptes
  • Parce qu’une autre personne (ou vous) est en train de lire Le Monde avec ce compte sur un autre appareil.

    Vous ne pouvez lire Le Monde que sur un seul appareil à la fois (ordinateur, téléphone ou tablette).

  • Comment ne plus voir ce message ?

    En cliquant sur «  » et en vous assurant que vous êtes la seule personne à consulter Le Monde avec ce compte.

  • Que se passera-t-il si vous continuez à lire ici ?

    Ce message s’affichera sur l’autre appareil. Ce dernier restera connecté avec ce compte.

  • Y a-t-il d’autres limites ?

    Non. Vous pouvez vous connecter avec votre compte sur autant d’appareils que vous le souhaitez, mais en les utilisant à des moments différents.

  • Vous ignorez qui est l’autre personne ?

    Nous vous conseillons de modifier votre mot de passe.

Lecture restreinte

Votre abonnement n’autorise pas la lecture de cet article

Pour plus d’informations, merci de contacter notre service commercial.