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Le Département cherche des accueillants familiaux

Le Département cherche des accueillants familiaux
Marie Pragout, vice-présidente chargée du handicap et des personnes âgées au Département rencontrait les accueillants familiaux de Charente.

Photo : Julie Desbois

Par Baptiste RACLOT - b.raclot@charentelibre.fr, publié le 30 novembre 2022 à 19h35.

Le nombre d’accueillants familiaux chute depuis plus de dix ans. Le Département veut remédier au problème.

La Charente compte 179 accueillants familiaux. Cent de moins qu’en 2004. Un constat inquiétant, intrinsèquement lié aux spécificités du métier - exercé à 98 % par des femmes, en Charente - qui demande d’être présent à toute heure pour accompagner les personnes âgées ou en situation de handicap accueillies au sein du logement familial. « C’est un travail qui modifie toute ta vie, impacte...

La Charente compte 179 accueillants familiaux. Cent de moins qu’en 2004. Un constat inquiétant, intrinsèquement lié aux spécificités du métier - exercé à 98 % par des femmes, en Charente - qui demande d’être présent à toute heure pour accompagner les personnes âgées ou en situation de handicap accueillies au sein du logement familial. « C’est un travail qui modifie toute ta vie, impacte celle de ton conjoint et de tes enfants », souligne Marie-Madeleine Mitrope, présidente de l’association des accueillants familiaux de Charente (AFA16), et accueillante depuis 41 ans. Un mode de vie et des habitudes qui ne correspondent plus aux attentes de Français, pour qui le temps libre devient une vraie priorité.

1. Accueil de jour

Pour répondre à ces nouvelles aspirations, le Département veut « changer de paradigme », en créant de l’accueil de jour. Les accueillis ne viendraient que de 9 heures à 17 heures et repartiraient ensuite chez eux, pour la nuit. « Il s’agit davantage d’une mesure pour recruter de nouveaux profils plutôt que pour les accueillants familiaux qui exercent déjà. Après avec le temps, on espère qu’elles franchiront elles aussi le pas ».

Une mesure qui va dans le bon sens pour Marie-Madeleine Mitrope. « Il y a des réels besoins chez les aidants dans les familles. Ils ont besoin de répit. L’accueil de jour va leur permettre de se reposer ». Une satisfaction qu’elle nuance : « Le problème est que ça empiète sur nos agréments. On ne peut pas accueillir une quatrième personne pour la journée si on a déjà trois personnes en accueil permanent, et même si on en a la place. »

2. Favoriser le remplacement

Au-delà du temps de travail, la question des vacances est aussi mise sur la table. « Les jeunes ne veulent plus être chez eux 365 jours par an pour le travail », explique Marie Pragout, vice-présidente chargée du handicap et des personnes âgées au Département. Il faut donc trouver une solution de remplacement pendant le départ en vacances des accueillants. « Jusqu’à maintenant c’est un cauchemar pour la plupart », déplore l’AFA16. Le but du Département est donc d’encourager la fidélisation entre les remplaçants et les accueillants.

3. Une aide de 8 000 euros

Dernière mesure présentée pour attirer : une aide de 8 000 euros maximum pour les accueillants familiaux s’ils engagent certains travaux dans leur logement. « Elle peut aussi bien être utilisée pour adapter sa douche que pour isoler la maison ». Une mesure qui est aussi un moyen détourné d’aider « les accueillants face à l’inflation ».

En quête de statut

Si les assistants familiaux gagnent relativement bien leur vie (1800 € à 2400 € par patient et par mois, hors charge d’alimentation et d’énergie) ils n’ont qu’un statut d’indépendant. « Actuellement, quand un de nos accueillis meurt ou part, on n’a rien en compensation. Ce n’est pas normal, il faut qu’on se batte au niveau national pour avoir un vrai statut reconnu », souligne Marie-Madeleine Mitrope.