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Le fondateur d'Aristophil, soupçonné d'escroquerie, met en cause l'enquête et un membre du gouvernement

Gérard Lhéritier, qui avait créé la société d'investissement dans des manuscrits anciens, attaque les conditions de l'enquête.

Gérard Lhéritier, fondateur de la société Aristophil qui proposait aux particuliers d'investir dans le marché des manuscrits et des lettres historiques, a déposé une plainte contre X pour « violation du secret professionnel et recel », d'après Le Point. Cette plainte, déposée auprès du tribunal judiciaire de Paris, porte sur les conditions de l'enquête et des poursuites qui le visent depuis 2015. La société, liquidée, et son patron sont soupçonnés d'escroquerie portant sur des manuscrits anciens. Plus de 18.000 investisseurs, en France et à l'étranger, attirés par des promesses de rendements astronomiques, auraient été floués de montant s'élevant à des centaines de millions d'euros.

Si la plainte a été déposée contre X, elle pourrait s'avérer, par un jeu de billard à plusieurs bandes, embarrassante pour le gouvernement car les documents présentés par le plaignant mentionneraient le nom de Charlotte Caubel, actuelle secrétaire d'État à l'Enfance. En 2014, quand les enquêteurs se sont penchés sur le dossier Aritstophil, Charlotte Caubel était sous-directrice et conseillère juridique à Tracfin, le service de renseignement contre le blanchiment et la fraude fiscale. Selon Le Point, la juriste aurait été au cœur de la transmission d'«informations couvertes par le secret de l'instruction, mais aussi par le secret professionnel».

Fondée en 1990 et liquidée en 2018, Aristophil était une société qui proposait aux particuliers d'investir dans le marché des manuscrits, et d'en tirer le fruit lors de reventes. Elle avait attiré 18.000 épargnants et 850 millions d'euros de contrats. Après avoir fait naître une bulle spéculative, elle a fait une faillite retentissante en 2016. Le gigantesque processus de ventes aux enchères du fonds dure depuis décembre 2017.

Une enquête judiciaire pour escroquerie en bande organisée, blanchiment et pratiques commerciales trompeuses est toujours en cours, plus de sept ans après les premières mises en examen. Pendant ce temps, les collections réunies par la société ont été l'objet de plusieurs ventes. La dernière en date, organisée par Aguttes a rapporté près de 1,3 million d'euros avec la vente de 800 lettres de Napoléon Ier à l'un de ses fidèles alliés politiques, Jean-Jacques-Régis de Cambacérès.