France
This article was added by the user . TheWorldNews is not responsible for the content of the platform.

Le fondateur d’une école pour filles en Afghanistan arrêté : l’ONU exige des explications

La communauté internationale s’inquiète de plus en plus des violations des droits des femmes en Afghanistan, notamment des arrestations arbitraires de militants pour l’éducation et l’autonomisation des femmes. Lundi, Matiullah Wesa, fondateur et président de l’organisation Pen Path et militant pour l’éducation des Afghans, a été arrêté à Kaboul, rapporte ce mardi l’ONU. L’organisation internationale demande également aux autorités talibanes d’éclaircir les raisons de son arrestation.

La Mission d’assistance des Nations unies en Afghanistan (Manua) a exprimé sa préoccupation dans un tweet, demandant aux autorités talibanes de «clarifier l’endroit où il se trouve, les raisons de son arrestation et de lui assurer l’accès à une représentation légale et le contact avec sa famille».

Les autorités ont jusqu’à présent gardé le silence sur les raisons de l’arrestation de Matiullah Wesa. Cependant, son frère Samiullah Wesaa a précisé qu’il avait été interpellé à la sortie d’une mosquée après les prières de lundi soir. «Matiullah avait terminé ses prières et sortait de la mosquée lorsqu’il a été arrêté par des hommes à bord de deux véhicules». Selon lui «Lorsque Matiullah leur a demandé leurs cartes d’identité, ils l’ont battu et l’ont emmené de force».

Agé de 30 ans, Matiullah Wesa, a créé 18 bibliothèques et contribué à la réouverture de nombreuses fermées dans les zones rurales et reculées d’Afghanistan. Il a lancé une campagne de distribution de livres dans le but d’alphabétiser les membres de la communauté dans les zones rurales en particulier les filles qui ont été interdites d’accès aux universités par les talibans en novembre dernier.

L’arrestation de Matiullah Wesa intervient dans un contexte de restrictions croissantes imposées aux femmes en Afghanistan depuis le retour des talibans au pouvoir en août 2021. Les femmes ont été écartées de la vie publique et de nombreux secteurs d’activité. Depuis novembre, elles n’ont plus le droit de se rendre dans les parcs, les gymnases ou encore les bains publics. Elles sont également tenues de se couvrir intégralement lorsqu’elles sortent de chez elles et ne peuvent voyager sans être accompagnées d’un parent masculin.

En décembre dernier elles ont en plus écopé de l’interdiction de travailler dans l’humanitaire. En effet, ChristianAid et ActionAid ont dû suspendre leurs activités temporairement dues à l’interdiction des femmes. Le ministère chargé d’approuver les licences des ONG s’était justifié «Il y a eu des plaintes sérieuses concernant le non-respect du hijab islamique et d’autres règles et règlements relatifs au travail des femmes dans les organisations nationales et internationales».