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“Le football indonésien en deuil” après la mort de plus de cent supporters

“Le football indonésien est en deuil”, titre Kompas. Samedi soir, le derby de l’est de Java, “connu pour être chaud”, précise Republika, s’est terminé “dans le chaos”. Les incidents qui ont suivi la rencontre ont fait 127 morts, dont deux policiers, “la pire tragédie du football de l’histoire indonésienne”, souligne Jawapos.

Pourtant, “le match au stade Kanjuruhan s’est bien déroulé”, assure Republika. Mais l’équipe locale, le FC Arema, s’est inclinée 3-2 contre Persebaya Surabaya. La première défaite en 23 ans face à “son rival éternel”, rappelle Tribunnews.

“L’émeute aurait été déclenchée par la déception d’un certain nombre de supporters”, indique également Tribunnews, citant l’inspecteur général en chef de la police régionale de Java Est, Nico Afinta. L’officier explique que ces supporters mécontents ont quitté leurs sièges du stade aux 46 000 places pour envahir le terrain avec l’intention de s’en prendre aux joueurs et au staff de leur équipe.

La sécurité a alors tiré des gaz lacrymogènes, “ne voulant pas que le chaos s’intensifie”, affirme Nico Afinta. Mais la panique s’est emparée du stade. “Oui, j’ai vu beaucoup de gens se faire piétiner alors qu’ils couraient à cause des gaz lacrymogènes”, raconte Dwi, un supporter, à Kompas. Le journal note par ailleurs que “les forces de sécurité ont semblé dépassées par le chaos et que certains des gaz lacrymogènes ont même visé la partie des tribunes encore pleine de supporters qui ne participaient pas aux incidents sur le terrain”.

Le championnat suspendu

Rezqi, un autre supporter dont le témoignage sur Twitter a été repris par Jawapos, critique quant à lui le “traitement cruel et sadique” des autorités. Selon lui, les supporters “ont été matraqués avec de longs bâtons, frappés par des boucliers. Les fans ont couru pour trouver la sortie mais malheureusement elle était bondée”.

D’après Republika, seule la tragédie du stade national de Lima le 24 mai 1964 a fait plus de morts avec 328 victimes. Samedi, les affrontements ont aussi abouti à la destruction de dix voitures de police. Ce n’est toutefois pas la première explosion de violence récente dans le championnat indonésien. Persebaya Surabaya, l’adversaire du Arema FC, faisait justement face à une série de cinq matches à huis clos, sanction imposée après des émeutes dans son stade le 15 septembre dernier, rapporte Tribunnews.

Le Arema FC ne pourra plus accueillir de supporters jusqu’à la fin de la saison. La PSSI, l’association du football indonésien, va ouvrir une enquête. Le championnat est suspendu pour au moins une semaine, signale le Guardian. “Nous avons pris cette décision par respect pour toutes les parties et dans l’attente de l’enquête”, a justifié un porte-parole de la ligue qui organise le championnat.