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Le Grand-Est veut devenir un nouveau carrefour pour les startups de la santé

Le Grand-Est se dote d'un nouvel écrin pour son écosystème régional de la santé et des technologies médicales. L'incubateur public Quest for Change, inauguré le 1er décembre à Strasbourg, entend accélérer la croissance des startups régionales et attirer de nouveaux projets. « En soutenant l'innovation de la filière, notre ambition est de faire du Grand-Est et du Rhin Supérieur un lieu incontournable en Europe pour le développement des startups santé », espère Guillaume Vetter-Genoud, directeur de Quest for Change.

Co-financée pour 3,8 millions d'euros par le Conseil régional, les fonds européens Feder et le ministère de la Santé, cette initiative bénéficie déjà à 67 entreprises incubées dans les secteurs de la santé, des biotech et des medtech et e-santé. En fin d'année 2021, cette petite communauté représentait seulement 235 emplois créés mais déjà 55 millions d'euros levés, pour une valorisation de 190 millions d'euros. Les deux tiers des projets accompagnés sont originaires du Grand-Est. Guillaume Vetter-Gounod égrène les origines variées du tiers restant : « Marseille, Montpellier, Sophia Antipolis... l'Allemagne, la Suisse, Boston, Washington, Palo Alto ». Quest for Health entend dépasser la centaine de projets incubés après 2025.

Recherche de visibilité

Le suivi de l'incubation des startups santé s'effectuait depuis 2018 dans le cadre généraliste (digital, industrie, santé) de Quest for Change, réseau régional d'incubateurs publics présent à Strasbourg, Mulhouse, Metz, Epinal, Reims et Charleville-Mézières. « Nous créons cet incubateur dédié pour apporter davantage de visibilité nationale et internationale à notre filière santé », espère Guillaume Vetter-Genoud. Les entreprises bénéficieront entre autres d'un suivi personnalisé de leur structuration, d'aides pour le financement en phase d'amorçage et d'un accès au développement international par le biais de réseaux et de salons.

Tiré par des locomotives industrielles internationales telles que Merck (Molsheim) et Lilly (Fegersheim), le secteur des sciences de la vie bénéficie déjà de la présence académique de l'Université de Strasbourg, où 11.600 étudiants sont inscrits dans des filières médicales et des métiers de la santé. Les liens établis depuis deux décennies avec l'Allemagne et le Suisse du Nord-Ouest (Biovalley) ont rattaché la région à la puissance industrielle du voisin. L'initiative annuelle "Trinational HealthTech Days" a permis d'organiser plus de 300 rencontres entre des investisseurs, des grands comptes et des startups. Mais le financement de l'innovation fait encore défaut dans le Grand-Est.

Pour favoriser l'accès au capital, Quest for Health propose de relayer dans le Grand-Est l'initiative du toulousain WiSEED, pionnier du financement participatif. En coordonnant un collectif d'investisseurs particuliers qui apportent des tickets à partir de 1.000 euros, WiSEED a déjà permis de flécher 1,1 million d'euros de capitaux vers cinq projets santé incubés dans le Grand-Est.

La région crée un fonds de consolidation

Le Conseil régional, qui offre une aide de 30.000 euros à chaque entreprise entrée en incubation et accorde des subventions pour 7 millions d'euros par an, va doubler son effort financier. « Le domaine de la santé est l'un des éléments fondamentaux de notre plan de relance », rappelle Jean-Rottner, président (LR) du Conseil régional du Grand-Est. « Nous amorçons un fonds de consolidation transitoire de startups, doté de 7 millions d'euros avec des tickets entre 300.000 euros et 500.000 euros sous forme d'avances remboursables », a annoncé Jean Rottner à La Tribune.

Le Conseil régional entend emmener les établissements publics de santé dans cette nouvelle dynamique, au moyen d'un plan de transformation (11 millions d'euros) soutenu par des crédits européens dans le cadre du plan de relance. « Ces établissements doivent s'ouvrir au monde qui les entoure, ne pas rester fermés sur eux-mêmes à l'heure où l'hôpital va mal », préconise Jean Rottner. La concertation avec les universités et les CHU s'effectuera au sein d'un groupe de coordination CoSABIS (Coordination stratégique et d'accélération en biologie santé), dispositif élaboré pendant la crise sanitaire et réorienté au profit de la dynamique économique des territoires.

L'Université de Strasbourg entend aussi innover avec le lancement en cours d'une formation dédiée "Deeptech et Santé", destinée à douze doctorants porteurs d'un projet de création d'entreprise. L'initiative sera pérennisée en 2023 sous un label de diplôme universitaire (DU) puis en 2024 sous la forme d'un Master.