Éric Piolle propose de les remplacer par des fêtes laïques liées à la République, à l'abolition de l'esclavage ou aux droits des personnes LGBT.
Les propos du maire de Grenoble Éric Piolle ont fait réagir fortement. Sur le réseau social Twitter, l'édile grenoblois a d'abord proposé de supprimer les jours fériés religieux afin de «rendre le calendrier plus pluraliste». Invité par la suite sur BFMTV ce lundi, l'élu EELV a détaillé sa proposition, en plaidant pour la possibilité de choisir ses jours fériés «en fonction des convictions spirituelles».
Éric Piolle s'est prononcé sur ce sujet épineux à la suite des nombreuses absences scolaires constatées le jour de l'Aïd, fête musulmane qui marque la rupture du jeûne du mois de ramadan. «Je rappelle que les élèves et les agents ont le droit d'être absents pour des fêtes religieuses», a notamment tenu à commenter le maire grenoblois.
L'élu écologiste a aussi proposé d'établir de nouveaux jours fériés qui soient «des signes attachés à notre Histoire», évoquant la Commune de Paris, des fêtes liées aux droits de la femme ou des personnes LGBT comme le jour de l'extension du mariage aux personnes homosexuelles, ou encore l'abolition de l'esclavage qui est actuellement férié uniquement dans les départements outre-mer.
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«Au départ les jours fériés ne sont pas pour avoir des jours de vacances mais pour aller célébrer, déposer une gerbe, aller à la messe pour les catholiques», s'est aussi expliqué Éric Piolle qui veut marquer ainsi «une évolution de la société».
Lundi de Pentecôte
À ce titre, le maire de Grenoble a remis en cause ce lundi de Pentecôte, où les chrétiens célèbrent la venue du Saint-Esprit sur la terre qui marque aussi la naissance de l'Église chrétienne. «La fête de la Pentecôte c'est le dimanche, le lundi c'est le lendemain de la cuite, c'est férié comme le lundi de Pâques parce qu'il y avait trop de bombances, trop de nourriture et d'alcool la veille», a notamment expliqué Éric Piolle sans préciser que ce lundi férié est en réalité hérité d'une longue liturgie appelée «octave» qui s'étirait, avant les réformes de l'Église en 1965, toute la semaine après le dimanche de Pentecôte comme une longue célébration religieuse.
D'ailleurs, avant la Révolution, toute la semaine qui suivait la Pentecôte -comme celle de Pâques- était fériée. Et aujourd'hui encore, s'il n'y a plus de liturgie religieuse propre le lundi, le long week-end est l'occasion de nombreux pèlerinages, rassemblements ou autres événements religieux en France.
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La suppression en France des jours fériés est un vieux débat nourri régulièrement par des arguments économiques et souvent politiques. Cependant, rares sont les hommes politiques à avoir touché à ces fêtes. De Gaulle avait supprimé le 8 Mai, célébration de la victoire alliée de 1945, avant que celle-ci ne soit réinstaurée en 1968, puis supprimé à nouveau par le président Valéry Giscard d'Estaing en 1975, au nom de la réconciliation franco-allemande, avant que François Mitterand décider de chômer définitivement cette journée.
Aujourd'hui, les jours fériés sont au nombre de 11 en France, à l'exception de l'Alsace, de la Moselle et des DOM-TOM, en raison de particularismes locaux. Six sont de nature religieuse, les cinq autres commémorent des grandes dates de l'histoire.
