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Le mouvement social des contrôleurs à la SNCF est-il une «grève surprise», comme le disent plusieurs médias ?

Seulement un TGV et Intercités sur quatre circulera entre le vendredi 2 et le lundi 5 décembre. Mercredi matin la SNCF annonçait de fortes perturbations pour le week-end, en raison d’une grève de contrôleurs. Le mouvement social a été présenté par plusieurs médias comme la Dépêche, France Info ou BFMTV comme une «grève surprise».

Contactée par CheckNews, la SNCF approuve l’expression. «C’est une grève surprise par rapport au fait que les négociations salariales commencent la semaine prochaine, et que nous avons eu cette fois-ci beaucoup plus de grévistes que les fois d’avant», nous indique-t-on. Mais le terme «surprise» ne figure pas dans le communiqué diffusé par l’entreprise ferroviaire annonçant les prévisions de trafic.

A l’inverse, la SNCF déplore même dans son texte le «maintien» du mouvement, «alors que des mesures concrètes et importantes ont été proposées aux organisations syndicales à l’issue de plusieurs semaines de négociations». «Ces mesures portaient sur le déroulement de carrière spécifique des chefs de bord avec une augmentation du volume de promotions et une augmentation de leur rémunération annuelle à partir de janvier. Des mesures complémentaires avaient par ailleurs été proposées pour faciliter le changement de métier pour celles et ceux qui le souhaitent. De plus, ce mouvement intervient alors que des négociations annuelles obligatoires s’engagent au niveau du groupe SNCF la semaine prochaine», peut-on lire.

Un mouvement social ne peut, de toute manière, déroger à des règles : dans les services publics, le droit de grève est particulièrement encadré. «Ce n’est pas une grève surprise, nous avons des obligations légales», estime Thomas Cavel, secrétaire général de la CFDT cheminots, contacté par CheckNews. «Le terme est galvaudé», commente de son côté Didier Mathis, secrétaire général de l’Unsa ferroviaire.

Les syndicats doivent effectivement respecter un délai de cinq jours entre le dépôt d’un préavis (obligatoire) et le début de la grève, comme l’indique la SNCF elle-même sur son site. Pendant ces quelques jours, des négociations doivent avoir lieu.

Le 24 octobre, la CFDT cheminots et SUD rail ont déposé une demande de concertation immédiate. «Nous avons été reçus le 27 octobre, et le préavis a été envoyé le 2 novembre par la CFDT et SUD rail», détaille Thomas Cavel, de la CFDT cheminots. Le préavis, disponible en ligne, «couvre l’ensemble des ASCT [agents du service commercial train, ndlr] salarié·es du groupe public unifié SNCF et ceux amenés à les remplacer» pour les trois derniers week-ends de l’année, soit celui du vendredi 2 au lundi 5 décembre, celui du 23 au 26 décembre et du 30 au 2 janvier.

La CFDT et SUD rail ont été suivis, le 8 novembre, par la CGT cheminots puis par Unsa ferroviaire, le 11 novembre. A noter que le préavis de l’Unsa couvre uniquement le mouvement social du 2 au 5 décembre quand celui de la CGT cheminots, plus large, couvre «l’ensemble des cheminots de la filière train» pour une période allant du 1er décembre au 2 janvier.

Ajoutons que pour faire effectivement grève, certains salariés, comme les contrôleurs ou les conducteurs, doivent par ailleurs se déclarer quarante-huit heures au maximum avant le début du mouvement. C’est notamment en raison de ce délai que la SNCF a pu communiquer mercredi les prévisions pour ce week-end.