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Le mythique Boeing 747 prend sa retraite !

Le 1 574e et ultime Boeing 747 a été livré la semaine dernière à une compagnie cargo. Ce jumbo-jet a été un outil de démocratisation du transport aérien.

Par Thierry Vigoureux
La semaine derniere, le 1 574e et ultime Boeing 747 a ete livre a la compagnie cargo Atlas Air.
La semaine dernière, le 1 574e et ultime Boeing 747 a été livré à la compagnie cargo Atlas Air. © URBANANDSPORT / NurPhoto via AFP

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La silhouette caractéristique du Boeing 747, avec à l'avant du fuselage un pont supérieur formant une bosse, ne va pas disparaître tout de suite des radars. Il en reste près de 400 en service, mais la source est tarie. Le vol commercial inaugural avait eu lieu aux couleurs de la PanAm, le 22 janvier 1970, entre Washington et Londres. La semaine dernière, le 1 574e et ultime Boeing 747 a été livré à la compagnie cargo Atlas Air. L'appareil est sorti de l'usine d'Everett, le plus grand bâtiment au monde en volume, apte à recevoir une dérive de la hauteur d'un immeuble de six étages.

En 55 ans, le premier avion bicouloir au monde a volé aux couleurs de plus de cent compagnies aériennes. Transportant 360 passagers dans la première version de 1970, la dernière version 747-8 était certifiée pour un maximum de 605 passagers. Parmi les appareils très spéciaux transportant très peu de passagers, citons deux 747-100 utilisés pour transporter la navette spatiale (Shuttle Carrier Aircraft) de la Nasa. En 1990, deux 747-200B sont modifiés en Air Force One, en remplacement des Boeing 707 qui ont transporté les différents présidents des États-Unis. Deux appareils 747-8 sont stockés à San Antonio pour construire d'éventuels successeurs aux Air Force One mais les budgets exorbitants (5,2 milliards de dollars) posent certains problèmes.

À LIRE AUSSILa Nasa enterre Sofia, son « 747 décapotable »

Les « vols vacances »

Avec le Boeing 747, dont elle va exploiter au total 99 exemplaires, Air France est une des premières compagnies mondiales à engager la démocratisation du transport aérien. Les « vols vacances » apparaissent en 1979. Des 747 remplis de touristes voyageant à des tarifs raisonnables, desservent plusieurs fois par semaine les Antilles, New York, Montréal, Dakar, etc.

Mais la compagnie nationale n'a pas été le seul opérateur français à voler en jumbo-jet. Corsair a utilisé à peu près tous les principaux modèles de 747 -100, -200, -300, -400 et même SP, la version « Special Performance » longue distance, conçue pour les South Africa Airlines. Celles-ci volaient de Johannesburg vers l'Europe sans escale en contournant l'Afrique où elle était interdite de survol en raison du régime d'apartheid. Le dernier 747-400 de Corsair est parti à la casse le 15 juin 2020. Air France avait arrêté ses 747 quatre ans plus tôt.

À LIRE AUSSIPourquoi un Boeing 747 flambant neuf s'est retrouvé à la casseUTA, la deuxième compagnie française avant son rachat par Air France en janvier 1989, volait alors avec neuf 747, dont deux -300 aux couleurs de sa filiale Aeromaritime. Ces deux 747 au pont supérieur allongé pouvaient transporter près de 500 passagers en deux classes seulement. La compagnie low cost proposait des tarifs concurrentiels vers les Antilles. Aujourd'hui, French bee, qui vole aussi sur des avions neufs à la cabine densifiée, reprend le même modèle qu'Aeromaritime (avec le même dirigeant, Marc Rochet).

La Navette

Minerve fut la première compagnie « charter » française à mettre en ligne un B747-200 en 1988. L'arrivée de ce gros-porteur participa à la baisse des tarifs vers les Antilles. Autre acteur français ayant volé en 747, Air Liberté utilisera quelques mois un appareil peint à ses couleurs mais immatriculé au Luxembourg.

Même Air Inter a fait appel au jumbo-jet de 1986 à 1989 pour les vols vers Nice, Marseille, Toulouse et Bordeaux. L'un des appareils, celui immatriculé F-BPVD, peint en blanc, était loué à Air France qui l'utilisait en week-end vers les Antilles tandis qu'Air Inter volait en domestique la semaine. Mais le modèle économique de ces vols à cycles ultracourts (et coûteux) n'était pas satisfaisant, tandis que la clientèle souhaitait des vols plus fréquents. Ce qui s'est traduit par la Navette, un avion de moins de deux cents sièges au moins chaque heure.