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Le nouveau musée d’Anvers fait swinguer ses chefs-d’œuvre

Le Musée royal des beaux-arts d’Anvers rouvre après onze ans de travaux, avec un nouveau bâtiment et un accrochage surprenant.

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L’humour belge est universellement apprécié : avec la réouverture le 24 septembre du Musée royal des beaux-arts (KMSKA) d’Anvers, fermé depuis onze ans, on en découvre la version flamande. Dans une des salles, un petit tableau d’Adriaen van Ostade (1610-1685) est accroché de guingois. Il représente une scène de cabaret où un ivrogne tombe de son tabouret. Vérification faite, un des pitons qui le tiennent au mur a été sciemment inversé pour abaisser ce côté-là, celui précisément où choit le buveur : amusant et irritant à la fois. Cela résume assez bien l’esprit de ce nouveau musée et de son accrochage : ludique, surprenant, souvent bon enfant et parfois innovant, mais aussi des plus contestables.

Inauguré en 1890, le bâtiment était fort décrépit et ses collections à l’étroit (8 400 « pièces », dit le dossier de presse, dont environ 600 exposées, principalement flamandes, mais pas seulement). La décision fut prise de le rénover. Le chantier, mené à partir de 2011 par l’agence d’architectes KAAN, de Rotterdam, a permis, pour un coût annoncé de 100 millions d’euros assumé par le gouvernement flamand, d’augmenter de 40 % la surface des espaces d’exposition, sans pour autant construire d’annexe au bâtiment principal : ont été utilisés les cours intérieures et les patios, où a été insérée la construction nouvelle.

Performance technique

Elle permet de déployer les sections d’art moderne, autrefois négligées au profit des maîtres anciens, mais aussi de mettre en valeur l’ensemble le plus important du monde d’œuvres de James Ensor (1860-1949), de rendre hommage au legs de dessins que le critique et artiste anversois Michel Seuphor fit au musée de sa ville natale. Mais encore de créer des salles d’expositions temporaires, des réserves, une bibliothèque, un atelier de restauration où on peut voir au travail à travers une vitre les magiciens exerçant ce métier…

On saluera la performance technique (il a fallu détruire un ancien bunker et un abri antiatomique, reliquat de la guerre froide – on espère qu’il ne va pas soudainement manquer – en évacuant 1 350 tonnes de béton et 81 tonnes d’acier) et le respect du bâti ancien : l’adjonction est presque totalement invisible à qui ne viendrait que pour les salles conçues au XIXe siècle. Cette discrétion a paradoxalement permis aux architectes de s’en donner à cœur joie dans la disposition des nouvelles salles qui, comme les anciennes, se répartissent sur quatre niveaux : variations des hauteurs de plafond, impressionnants puits de lumière, ouvertures vitrées d’un étage sur l’autre… Elément le plus spectaculaire, un escalier rectiligne dessert directement le quatrième depuis le premier niveau.

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