France
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Le nucléaire, «une ligne rouge absolue» qui ne sera «jamais négociable», répond Bruno Le Maire à Berlin

Bruno Le Maire veut défendre le nucléaire français bec et ongles. «Le nucléaire est une ligne rouge absolue pour la France et la France ne renoncera à aucun de ces avantages compétitifs liés à l’énergie nucléaire», a déclaré jeudi 8 juin le ministre de l’Economie et des Finances Bruno Le Maire, en clôture du colloque annuel de l’Union française de l’électricité. «Le nucléaire français n’est pas négociable et ne sera jamais négociable. Il faudra faire avec et nous sommes convaincus qu’il est non seulement dans l’intérêt de la France, mais également dans l’intérêt du continent européen», a-t-il ajouté.

Un peu plus tôt, à la même tribune, Stefan Wenzel, le secrétaire d’Etat allemand à l’Economie et au Climat, avait reconnu des «approches différentes dans la politique énergétique, particulièrement sur l’énergie nucléaire» alors que Berlin s’est engagé dans l’abandon de l’atome et l’accélération sur les renouvelables. «Cependant, l’Allemagne respecte les choix divergents […] d’autres États membres comme la France qui peuvent contribuer de manière similaire à atteindre la neutralité climatique», a dit le ministre allemand. «Ce que nous ne pouvons pas accepter, c’est que l’énergie nucléaire soit définie comme renouvelable», a-t-il ajouté.

Paris et Berlin divisés

Depuis des mois, Paris et Berlin sont divisés sur le rôle du nucléaire dans la future réforme du marché européen de l’électricité. «L’Allemagne a indiqué qu’elle respecterait les choix français en matière énergétique, c’est une bonne nouvelle», a commenté Bruno Le Maire. «Nous avons toujours respecté les choix allemands et il ne me viendrait pas à l’idée, comme ministre de l’Economie et des Finances, d’aller critiquer les choix énergétiques de telle ou telle nation», a-t-il encore indiqué.

Cette fixette du ministre français sur l’atome est en partie en contradiction avec un rapport du gestionnaire du réseau de haute tension, RTE, publié la veille. Dans ce document, RTE prévoit que la France aura besoin de près de 650 térawatt-heures (TWh) en 2035, contre environ 400 TWh aujourd’hui. Une augmentation bien plus rapide qu’anticipé jusqu’à présent (en 2021, RTE tablait sur une consommation de 540 TWh dans un scénario moyen dit de référence).

Pour faire face à cette demande à court terme, RTE préconise donc de multiplier par trois la somme du solaire et de l’éolien terrestre et marin. Mais Bruno Le Maire préfère encore et toujours insister sur le «nucléaire» présenté comme «un avantage économique», mais «aussi une part de notre identité industrielle», rien de moins. «C’est ce que nous sommes comme nation, c’est ce que nous sommes comme économie et ce que ce que nous sommes, comme peuple innovant et créatif», a-t-il plaidé.