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Le pape François confirme sa visite à Marseille le 23 septembre prochain

En rentrant d'Afrique ce dimanche, le pape François a parlé de ses prochains voyages, a rendu un hommage appuyé à Benoît XVI et s'est prononcé contre la criminalisation de l'homosexualité.

Le pape a parlé de la date du « 29 septembre », mais les services du Vatican ont aussitôt corrigé : le chef de l'Église catholique se rendra bien à Marseille le samedi « 23 septembre ». Il viendra prendre la parole devant un rassemblement d'évêques des villes de toutes les rives de la Méditerranée sur la question des migrations, notamment. François a fait cette déclaration ce dimanche, lors de la conférence de presse dans l'avion qui le ramenait du Soudan du Sud à Rome, après un périple africain commencé mardi en République démocratique du Congo.

Justin Welby, archevêque de Canterbury, chef de l'Église anglicane, a également participé à ce rendez-vous avec la presse, ainsi que le modérateur de l'Église d'Écosse, Iain Greenshields. Les trois leaders chrétiens s'étaient donné rendez-vous au Soudan du sud, samedi, pour une prière œcuménique pour la paix et sont rentrés ensemble à Rome. Mais François a aussitôt affirmé qu'il ne visiterait pas officiellement la France : « j'irai à Marseille, pas en France », a-t-il dit. Il tient en effet à se rendre dans les pays « les plus petits pour connaître l'Europe cachée ». C'était d'ailleurs l'esprit de son premier voyage européen en Albanie en septembre 2014 auquel il a fait allusion.

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Ce qui signifie que François, 86 ans, ne devrait jamais plus visiter la France officiellement. Sa visite à Marseille sera calquée sur le modèle de celle qu'il fit à Strasbourg le 25 novembre 2014 : un aller et retour sur une demi-journée où il s'était alors rendu au parlement européen sans même faire une étape dans la cathédrale de Strasbourg, qui fêtait pourtant son millénaire.

Dans ses projets de voyages, François a évoqué les JMJ de Lisbonne au Portugal en août prochain, un éventuel déplacement en Mongolie et peut-être une visite en Inde en 2024. Quant à son état de santé, le pape en a plaisanté : « la mauvaise herbe ne meurt jamais ! ». Ajoutant : « Ma santé n'est pas la même qu'au début de mon pontificat, mon genou me gêne mais je vais de l'avant lentement et on verra… »

« Benoît XVI était un homme d'un tel niveau… »

Au-delà de réponses à des questions sur le voyage en Afrique et sur la guerre en Ukraine, au sujet de laquelle le pape a répété ses appels à la paix, il a donné des précisions sur ses relations avec Benoît XVI, mort le 31 décembre 2022 : « je voudrais dire que j'ai pu parler de tout avec pape Benoît et échanger des opinions. Et lui était toujours à mes côtés, en (me) soutenant. Et s'il avait une quelconque difficulté, il m'en parlait. Et on en parlait. Et il n'y avait pas de problèmes »

Et de raconter cette anecdote : « Une personne qui se croit un grand théologien est allée le voir. Et il s'est plaint de moi. Benoît ne s'est pas laissé impressionner. Il a appelé quatre cardinaux théologiens de haut niveau. Il leur a dit « expliquez-moi ça ». Ils lui ont expliqué. Et l'histoire s'est terminée là. Cela montre comment agissait Benoit quand il y avait une plainte. »

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Interrogé sur les divisions dans l'Église qui ont pu réapparaître avec la mort du pape émérite, François a commenté : « Certaines histoires racontent que Benoît était attristé par ce que le nouveau pape a fait… Ce sont des chinoiseries. Au contraire, je l'ai consulté pour certaines décisions et il était d'accord. Il était d'accord ! Je crois que la mort de Benoît a été instrumentalisée par des gens qui voulaient apporter de l'eau à leur propre moulin. D'une façon ou d'une autre, ces gens instrumentalisent un homme de Dieu, je dirais même un « Saint Père de l'Église ». C'était un homme d'un tel niveau… Ces gens-là n'ont pas d'éthique. Ce sont des personnes de partis, elles ne sont pas d'Église. On voit partout la tendance à utiliser les positions théologiques de partis. Et voilà à quoi cela mène. Laissons tomber, ces choses passeront d'elles-mêmes. D'autres continueront à aller de l'avant comme cela s'est déjà produit dans l'histoire de l'Église. Mais j'ai voulu dire clairement qui était le pape Benoit : ce n'était pas une personne aigrie. »

Interrogé sur la criminalisation de l'homosexualité en vigueur dans certains pays d'Afrique, le pape a repris deux points qu'il avait déjà développés. Le premier : « si une personne de tendance homosexuelle et croyante, cherche Dieu, qui suis-je, moi, pour la juger ? » Et le second, s'adressant à des parents de personnes homosexuelles : « j'ai dit clairement aux parents : ils ont le droit de rester à la maison, les enfants qui ont cette orientation. Vous ne pouvez pas les chasser de chez vous. Ils ont le droit de cela. »

«Criminaliser les personnes de tendance homosexuelle est une injustice»

Mais le pape a dit avoir oublié ses propos à l'agence Associated Presse le 24 janvier dernier. « Et puis, récemment, j'ai dit des choses, je ne me souviens pas exactement quoi, à l'Associated Press. ». Le pape avait alors dit que l'homosexualité n'était « pas un crime » mais que c'était un « péché ». Ce qui avait provoqué une vive réaction de la communauté homosexuelle mondiale. Le pape avait alors écrit une lettre, dès le 28 janvier, pour corriger son propos et affirmer que les circonstances peuvent « diminuer ou éliminer la faute ».

Quant à la criminalisation de l'homosexualité, François a précisé sa position : « La criminalisation de l'homosexualité est un problème que l'on ne doit pas laisser passer. 50 pays, d'une manière ou d'une autre, criminalisent l'homosexualité. Pour une dizaine d'entre eux, ils ont la peine de mort. Cela n'est pas juste. »

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Il a ajouté : « Les personnes de tendance homosexuelle sont enfants de Dieu. Dieu les aime. Dieu les accompagne. Je vois que certains sont impliqués dans des situations diverses et non désirées. Condamner ainsi une personne, c'est un péché. Criminaliser les personnes de tendance homosexuelle est une injustice ». Précisant « Je parle des personnes. Les lobbys, c'est autre chose. Le catéchisme de l'Église catholique dit qu'ils ne doivent pas être marginalisés [les personnes, NDLR]. Je crois que la chose est claire sur ce point.»

Évoquant enfin le mariage entre « personnes homosexuelles », François a conclu « Le mariage est un sacrement. Et nous ne pouvons pas faire un sacrement. Mais il y a une possibilité d'assurer les biens… C'est la loi civile. Cela a commencé en France. Une loi civile qui fait que n'importe quelle personne peut faire une union civile ».