Il avait promis qu’il retournerait en Afrique. Après avoir planifié un voyage sur le continent début juillet, avant de l’annuler, le pape prévoit bien de se rendre en République démocratique du Congo et au Soudan du Sud, du 31 janvier au 5 février. C’est ce qu’a annoncé le Vatican jeudi 1er décembre, en annonçant officiellement les dates de ce déplacement.
Pour son 40e voyage apostolique en dehors d’Italie, François commencera par se rendre à Kinshasa, la capitale de la RD-Congo, du 31 janvier au 3 février, avant de visiter, du 3 au 5, la ville de Djouba, au Soudan du Sud. L’étape, initialement prévue en juillet, à Goma, dans l’est du Congo, a en revanche été annulée.
À son arrivée à Kinshasa, le 31 janvier, le pape devrait rencontrer le président Félix Tshisekedi, élu en décembre 2018. Dans ce pays où l’Église catholique a joué un rôle majeur pour empêcher le président Joseph Kabila, en poste depuis 2001, de briguer un troisième mandat, il rencontrera, comme il en a l’habitude au commencement de ses voyages apostoliques, les autorités civiles et politiques du pays.
L’étape au nord Kivu annulée
Le lendemain, après la messe, célébrée dans l’un des aéroports de la capitale congolaise, il doit rencontrer des victimes des exactions menées dans l’Est du pays, au nord Kivu. Le pape, qui aurait voulu se rendre dans cette région, a finalement été contraint d’annuler cette étape. En cause : l’état des routes, alors que la saison des pluies est encore en cours dans cette partie du pays, fin janvier, mais aussi et surtout la situation sécuritaire. L’Est du Congo est en effet le théâtre depuis plusieurs semaines d’un renforcement des violences.
D’autres rencontres sont prévues en RDC, pays de 105 millions d’habitants, comme avec les jeunes et les prêtres du pays, mais aussi avec les évêques, au siège de la puissante Conférence épiscopale du pays.
Le 3 février, François posera ensuite le pied à Juba, la capitale du Soudan du Sud, pays déchiré d’abord par une guerre, entre 2013 et 2018, qui a abouti à la partition du Soudan, puis par des luttes internes jamais résolues. Deux clans s’opposent, l’un mené par le président Salva Kiir, l’autre par le vice-président Riek Machar, accusé d’avoir fomenté un coup d’État. Tous deux sont chrétiens, l’un catholique et l’autre protestant.
En avril 2019, le pape François avait organisé une rencontre entre les belligérants du pays, au Vatican. Au terme de cette « retraite spirituelle » de 24 heures entre des hommes en guerre, il s’était agenouillé devant ses interlocuteurs.
Soudan du Sud, plus jeune État de la planète
Aux côtés du primat de la Communion anglicane, le Dr Justin Welby, et de Martin Fair, le modérateur de l’Église presbytérienne d’Écosse, François avait promis de se rendre dans leur pays en cas d’accord entre les deux parties. De fait, le Dr Welby et le nouveau responsable de l’Église d’Ecosse, le pasteur Iain Greenshields, se rendront sur place avec lui.
À Juba, capitale du plus jeune État de la planète – 11 millions d’habitants- le pape rencontrera aussi les autorités politiques, ainsi que les responsables catholiques, mais aussi les déplacés internes, présents par centaines de milliers dans le pays. Il participera à une prière œcuménique, puis à une messe au Mausolée “John Garang”, où repose ce héros de la guerre d’indépendance sud-soudanaise, mort dans un accident en 2005.
