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Le plus ancien ADN jamais découvert repousse le record de près d'un million d'années !

Deux millions d'années ! Les plus anciens échantillons d'ADN ont été retrouvés dans la formation de Kap København, un dépôt de sédiments de près de 100 mètres d'épaisseur situé à l'embouchure d'un fjord de l'océan Arctique, à l'extrême nord du Groenland. Ils font faire un bond à la science de près d'un million d'années, le précédent record était détenu par de l'ADN extirpé de restes de mammouths des steppes vieux de 700.000 à 1,2 million d'années. "Un nouveau chapitre couvrant un million d'années supplémentaires d'histoire a finalement été ouvert et pour la première fois, nous pouvons regarder directement l'ADN d'un écosystème passé aussi loin dans le temps...", s'est réjoui, lors d'une conférence en ligne, Eske Willerslev du St John's College de l'université de Cambridge, un des auteurs de la publication qui fait la une de la prestigieuse revue Nature.

L'ADN, une molécule fragile

En 2012, dans une étude publiée dans la revue Proceeding of the Royal Society B, une équipe américano-australienne avait essayé d'évaluer le temps de survie d'un brin d'ADN. Leur conclusion était sans appel : une molécule d'ADN se désagrège à moitié en 521 ans. La moitié de ce qui reste disparait à son tour en 521 ans... Bref en à peu près 1,5 million d'années, il n'en reste quasiment aucune trace. Voilà pour la théorie. En pratique, les conditions de préservation ou de fossilisation raccourcissent encore cette limite "mais nous avons montré que dans les bonnes circonstances, nous pouvons maintenant remonter plus loin dans le temps que quiconque aurait osé l'imaginer", constate Eske Willerslev.

Effectivement, les 41 échantillons d'ADN récupérés par une équipe internationale, à Kap København, étaient profondément enfouis dans des sédiments qui se sont accumulés puis ont été préservés dans le pergélisol pendant deux millions d'années. Des techniques de pointe ont été utilisées pour identifier les minuscules débris d'ADN, longs de quelques millionièmes de millimètre, enchâssés dans le quartz, éviter toute contamination et finalement les analyser. Dans 6 des 41 échantillons ont également été retrouvés des grains de pollens.