La réclusion à perpétuité a été requise contre Maximo, Ciro, Matias, Blas, Lucas, Luciano, Enzo et Ayrton, accusés d'homicide aggravé car commis en réunion et avec préméditation
La réclusion à perpétuité a été requise contre Maximo, Ciro, Matias, Blas, Lucas, Luciano, Enzo et Ayrton, accusés d'homicide aggravé car commis en réunion et avec préméditation
La réclusion à perpétuité a été requise contre Maximo, Ciro, Matias, Blas, Lucas, Luciano, Enzo et Ayrton, accusés d'homicide aggravé car commis en réunion et avec préméditation NORBERTO DUARTE / AFP

L'heure au verdict. Huit amis de 21 à 23 ans, coéquipiers d'un petit club de rugby, encourent la prison à vie, pour un passage à tabac mortel au sortir d'une boîte de nuit, au terme lundi d'un procès d'un mois qui a bouleversé l'Argentine, comme le meurtre l'avait émue il y a trois ans.

La réclusion à perpétuité a été requise contre Maximo, Ciro, Matias, Blas, Lucas, Luciano, Enzo et Ayrton, accusés d'homicide aggravé car commis en réunion et avec préméditation, selon l'accusation. Le 18 janvier 2020 à l'aube, après un début de bagarre dans une boîte de nuit de Villa Gesell (370 km de Buenos Aires), station balnéaire populaire auprès des jeunes, les protagonistes étaient expulsés de l'établissement.

Le «procès des rugbymen» est devenu une feuilleton quotidien en Argentine

Puis, à l'extérieur, les accusés, vacanciers originaires de Zarate à 450 km de là, avaient isolé, roué de coups de poings et de pieds Fernando Baez Sosa, un étudiant de 18 ans, décédé des suites de ses lésions. Au procès à Dolores, à 220 km de Buenos Aires, l'accusation a invoqué une «volonté de tuer» partagée «par tous», une «coordination synchronisée» de l'attaque, pendant laquelle les assaillants empêchaient que quiconque vienne en aide à la victime, un fils d'immigrés paraguayens et issu d'un milieu modeste. «Negro de mierda !» criaient certains d'entre eux.

L'avocat de la famille de Fernando, partie civile, a lui aussi demandé la perpétuité. La défense a plaidé la relaxe du chef poursuivi, affirmant que la prémeditation n'a jamais été demontrée. Et elle a réclamé une requalification en coups et blessures en rixe, ayant entraîné la mort sans intention de la donner - ce qui porterait la peine maximum encourue à six ans - ou «homicide simple» (25 ans).

A leur dernière prise de parole après les plaidoiries, les accusés, mutiques et prostrés pendant l'essentiel du procès, ont demandé pardon et clémence, assurant, certains en larmes, n'avoir «jamais eu l'intention de tuer». Le drame, concernant des jeunes d'alors 18-20 ans et empreint d'une grande violence, avait provoqué une vive émotion en Argentine à l'époque, suscitant des manifestations dans plusieurs villes, dont Villa Gesell et Buenos Aires. Le «procès des rugbymen» est devenu une feuilleton quotidien et a suscité de nombreux débats, notamment sur la masculinité, le racisme, l'effet de meute ou encore l'alcoolisation des jeunes.

«Le procès des rugbymen»: l'heure du verdict en Argentine pour huit amis accusés de meurtre

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