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[Légumes] L’inflation et la sécheresse plombent la Sica de Saint-Pol

Après trois bonnes années, le chiffre d’affaires de la Sica Saint-Pol-de-Léon (Finistère) a chuté de 8 % en 2022 pour s’établir à 218 millions d’euros (1). « L’activité légumes a subi une chute de 10 % de son chiffre d’affaires (175 millions d’euros) pendant que l’horticulture se maintenait (-1 %, 43 millions d'euros), a détaillé Marc Kéranguéven, le président de la Sica lors d’une conférence de presse le 20 mars 2023. La tomate reste la première production avec 34 millions d’euros (27 %) de chiffre d’affaires, devant le chou-fleur (18 %) et les légumes bio (10 %). » À cause de la sécheresse persistante, la principale coopérative légumière française passe sous la barre des 200 000 tonnes de légumes produits pour la première fois, avec une production de 195 000 tonnes.

Le bio impacté

La gamme bio de la coopérative a été très impactée par le contexte économique avec une consommation au ralenti. « Le chiffre d’affaires est en baisse de 6 % (12,4 millions d’euros) avec des produits vendus, au mieux, au prix du conventionnel, a expliqué Thomas Quillévéré, le secrétaire général de la coopérative. Dans un contexte d’inflation galopante, les consommateurs se sont reportés sur d’autres produits. Paradoxalement, les producteurs de la Sica ont joué le jeu de la demande sociétale avec une progression des volumes de 12 % en 2022. »

Douceur hivernale

La douceur hivernale n’a pas favorisé la consommation. Les principaux légumes d’hiver accusent des chutes importantes de chiffre d’affaires : -31 % pour le chou-fleur, -23 % pour potimarron, -30 % pour les endives, -41 % pour les échalotes… alors que la concurrence européenne est très vive.

En tomates, la baisse de chiffre d’affaires (-8 %) a été contenue malgré l’augmentation du coût de l’énergie et une production estivale abondante. Les producteurs ont adapté leur conduite soit en décalant les plantations, soit en réduisant le chauffage. Le développement de la production marocaine inquiète avec une montée en gamme.

Pertes de tonnages avec la sécheresse

L’autre point marquant de l’année de 2022 reste la sécheresse. Elle a eu un impact direct sur les tonnages avec des pertes au champ et de nombreux petits calibres (salade, alium…). L’artichaut est la culture qui a payé le plus lourd tribut (-34 % de chiffre d’affaires) avec chez certains producteurs plus de 75 % de pertes de chiffre d’affaires en raison du coup de chaleur.

Les premières tendances pour la nouvelle saison, depuis novembre, semblent plus favorables : +2 % pour le chiffre d’affaires légumes. « Pour l’instant, la valorisation des produits est bonne en raison d’une baisse des volumes, conséquence de la sécheresse qui impacte encore beaucoup de grands pays producteurs (Espagne, Italie…) », a indiqué le président de la coopérative.

(1) Exercice 1er novembre 2021 au 31 octobre 2022. La Sica Saint-Pol-de-Léon regroupe 691 exploitations pour une production de 195 000 tonnes de légumes par an. Elle représente 11 300 hectares de légumes cultivés en plein champ et 65 hectares sous abris.