France
This article was added by the user . TheWorldNews is not responsible for the content of the platform.

Les agriculteurs pointent un risque de crise d’approvisionnement alimentaire

Les agriculteurs pointent un risque de crise d’approvisionnement alimentaire
Après des pénuries d’œufs, les tomates et les poires pourraient venir à manquer.

Photo AFP

publié le 6 décembre 2022 à 21h07.

Frappé par une envolée des coûts, le Royaume-Uni se dirige tout droit vers une crise d’approvisionnement alimentaire, a prévenu mardi son principal syndicat agricole. À terme, « le danger est que nous produisions toujours moins de notre alimentation ici et que nous dépendions toujours plus des importations », a affirmé lors d’une conférence de presse à Londres Minette Batters, présidente du NFU (National Farmers' Union), ajoutant que le pays avait notamment « trop compté sur l’Espagne dans le passé ».

Les agriculteurs britanniques sont dans « une situation d’urgence » selon le syndicat, frappés par l’envolée des coûts des engrais, des aliments pour animaux, du carburant, et de l’énergie, conséquences de la perturbation des chaînes d’approvisionnement liées à la pandémie et de la guerre en Ukraine.

Oeufs, tomates et poires

Les œufs sont déjà devenus plus rares et chers, à cause de ces surcoûts, auxquels s’est ajoutée une épidémie locale de grippe aviaire. De nombreux supermarchés britanniques en sont réduits à les rationner. Et les cultures sous serres, comme les tomates, les concombres, les laitues ou le céleri, très gourmandes en énergie, sont particulièrement touchées. Certaines verront cette année leurs niveaux de production les plus faibles depuis 1985 - le début des statistiques en la matière.

Face à cette situation, il faut partager les risques liés aux coûts avec les entreprises intermédiaires, notamment chargées de l’emballage ou les distributeurs, selon le syndicat, qui demande « davantage d’équité » dans la chaîne d’approvisionnement.

Le Brexit pointé du doigt

Mais au-delà des questions de coûts, qui flambent partout dans le monde, les agriculteurs outre-Manche souffrent aussi des conséquences du Brexit, qui a compliqué l’embauche de travailleurs européens sur lesquels s’appuyait le secteur. Le NFU demande au gouvernement d’accorder davantage de visas de travailleurs saisonniers, alors que certains producteurs ont vu cette année certaines de leurs cultures pourrir sur pied, faute de bras pour les récolter.

Le gouvernement britannique avait étendu en décembre dernier jusqu’à la fin 2024 la possibilité de recourir aux travailleurs saisonniers agricoles étrangers - avec au total 40.000 visas en 2022. Trop peu, selon la NFU : « nous voulons 55.000 saisonniers (par an) sur une période continue de cinq ans », a martelé Minette Batters.