France
This article was added by the user . TheWorldNews is not responsible for the content of the platform.

Les antibassines marchent vers Sainte-Soline, gouvernement et préfecture multiplient les mises en garde

Séparer le bon grain militant de l’ivraie radicale. A l’unisson avec le gouvernement, la préfecture des Deux-Sèvres a dénoncé ce samedi la présence de «centaines d’individus radicaux» dans le département où sont prévues deux journées de rassemblements contre le projet de méga-bassine.

Le collectif Bassines non merci, les Soulèvements de la terre, la Confédération paysanne et 200 organisations s’attendent samedi et dimanche à une participation encore plus massive que le 29 octobre dernier à Sainte-Soline (Deux-Sèvres), où plus de 5 000 personnes s’étaient réunies, avec à la clé une surenchère gouvernementale, Gérald Darmanin taxant même ces actions militantes «d’éco-terrorisme».

Samedi matin, le premier cortège, surnommé «des outardes», du nom d’un oiseau typique de la région, s’avançait tranquillement vers la bassine. Un panneau annonce que la commune est à quatre kilomètres. Une trentaine de personnes porte l’oiseau géant construit en bois, en se relayant régulièrement. Le volatile est précédé de nombreuses bouées en forme d’animaux. Beaucoup sont surpris de ne pas avoir croisé plus de gendarmes sur le chemin. Au loin, on aperçoit quelques cavaliers de la garde républicaine.

Ce cortège, destiné à ceux qui veulent marcher pacifiquement, devrait arriver en premier. On y croise des étudiants et des retraités. Sur le rythme du chant contre la réforme des retraites, on entonne des paroles adaptées à cette lutte contre l’accaparement de l’eau : «Pas de bassine à Sainte-Soline. La guerre de l’eau a commencé, on se battra pour la gagner.» Le «On est là» devient «On est l’eau».

Dans un communiqué relayé sur Twitter, la préfète a recommandé la «plus grande prudence» aux manifestants.

#SaintSoline | Celles et ceux qui souhaitent manifester pacifiquement et avec des enfants doivent faire preuve de la plus grande prudence.

👉 Désolidarisez-vous immédiatement des fauteurs de troubles si des exactions venaient à être commises. pic.twitter.com/RUo3kxm894

— Préfète des Deux-Sèvres (@Prefet79) March 25, 2023

Selon la préfecture, les militants radicaux prépareraient «des actions violentes, en marge de la progression actuelle des différents cortèges, tout en sachant sciemment que peuvent s’y trouver notamment de nombreux enfants.»

En écho à la préfecture des Deux-Sèvres, le ministre de l’Agriculture, Marc Fesneau, a appelé à «la responsabilité et l’apaisement» sur France Inter samedi matin : «3 000 gendarmes, c’est beaucoup, mais face à des gens très déterminés et qui ne pense pas la vie humaine comme un bien précieux, c’est une grande mobilisation pour les gendarmes.»

Même son de cloche - dramatisant et sécuritaire - pour le ministre de la Transition écologique : «On ne peut pas, sous couvert d’écologie, transformer un moment d’opposition en un moment de déferlement de violence», a mis en garde Christophe Béchu sur France Info. Ces bassines, «ce n’est pas un projet pour remplir les jacuzzis des agriculteurs. C’est un projet c’est un projet fait pour assurer de la production agricole pour nous nourrir».