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Les bonnes ondes du musicien brésilien Tim Bernardes

A 31 ans, l’artiste prolonge l’art suave et sinueux des tropicalistes, dont il est proche.

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C’est le printemps au Brésil. Drôle de période pour le pays, où l’on peine à distinguer ce qui fleurit de ce qui flétrit, ce qui dépérit de ce qui s’épanouit. La renaissance du « phénix » Lula, élu sur le fil président, le 30 octobre, fut moins resplendissante que prévu ; à l’inverse, son rival zombifié, Jair Bolsonaro, n’en finit pas d’agoniser. Les yeux rivés sur un Mondial hors-sol, les Brésiliens ne savent guère s’il faut espérer ou désespérer de leur seleçao, qui ne retrouve son football que par saccades. Autre source de saudade – ainsi que les Brésiliens désignent l’alliage de joie et de nostalgie qui souvent les saisit –, la mort de deux chanteurs, Gal Costa et Erasmo Carlos, les 9 et 22 novembre, à 77 et 81 ans, a ravivé le souvenir d’un certain âge d’or musical, évaporé avec les années 1970.

A ce tarif, il est tentant de resservir la sempiternelle prédiction du philosophe italien Antonio Gramsci : « Le vieux monde se meurt, le nouveau monde tarde à apparaître et dans ce clair-obscur surgissent les monstres. » Si ce n’est qu’en lieu et place de monstre, c’est un jeune maestro qui déboule pour offrir à la saison sa bande-son idoine. J’ai nommé Tim Bernardes, 31 printemps, taille fine, moustache itou. Il se trouve que le garnement a collaboré, au soir de leur vie, avec les deux défunts – intervenant sur les ultimes albums de Gal Costa, comme auteur-compositeur, arrangeur ou interprète, et cosignant avec Erasmo Carlos la ballade Praga, l’un des sommets du dernier disque de la diva Alaide Costa.

Il se trouve surtout que Tim Bernardes a fait paraître, le 18 novembre, en format physique et, quelques mois plus tôt, sur les plates-formes numériques, son deuxième album en solo, Mil coisas invisiveis. La pochette le montre, tout de blanc et vert vêtu, suspendu entre terre et ciel. Le splendide morceau d’ouverture, Nascer, viver, morrer, est raccord. « J’y raconte qu’on peut naître, vivre et mourir simultanément… Je suis particulièrement inspiré par les cycles », indique le Brésilien, de passage à Paris, mi-octobre.

« Chanter la présence au monde »

En 2017, son premier album s’ouvrait et se refermait sur le morceau qui lui donnait son titre, Recomeçar (« recommencer »). Une enfilade d’aubades et de saudade, écrivions-nous à l’époque, sans nous douter que l’album suivant porterait cet art du contrepoint autrement plus loin. « Recomeçar plongeait avec mélancolie dans les chagrins d’amour. Mil coisas invisiveis est moins introspectif, plus métaphysique. Avec la pandémie, je me suis focalisé sur l’être plutôt que sur le faire ou l’avoir. J’ai voulu chanter la lumière du jour qui prolifère, l’émerveillement d’être en vie, la présence au monde. »

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