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Les critiques des «Bonnes Etoiles» et «Nos Frangins»

Assez indigeste, les Bonnes Etoiles, nouveau film du Japonais Hirokazu Kore-eda (Une affaire de famille), fait l’effet d’un gros buffet de bons sentiments, qui peine à former un tout cohérent tant il s’égare en péripéties dictées davantage par leur éventuelle mignonnerie que la cohérence de scénario. Une baby box, ces boîtes où sont déposés des bébés à l’adoption, sert de point de départ à un invraisemblable road movie sur les routes de Corée, qui réunit deux trafiquants d’enfants (finalement, d’assez braves types !), une mère aux motivations confuses, deux femmes flics et un garçon tout choupinet. Si l’on retrouve dans les Bonnes Etoiles, présenté à Cannes cette année, des thèmes chers au cinéaste – notamment, que les liens sociaux valent souvent mieux que les liens du sang –, le tout est traité sur un mode ultra-consensuel, la présence au générique de stars tels Song Kang-ho (Parasite) et Doona Bae (Sense 8) parachevant l’impression d’un produit mitonné pour plaire au plus grand nombre.

Les Bonnes Etoiles de Hirokazu Kore-eda, avec Song Kang-Ho, Dong-won Gang, Doona Bae. 2h09.

Sélectionné pour représenter l’Algérie aux oscars, Nos Frangins s’attelle à documenter l’affaire Malik Oussekine, déjà présente dans les mémoires grâce à la mini-série très réussie Oussekine, diffusée sur Disney + au printemps. Débutant par des images d’archives qui condensent les événements (manifs contre la loi Devaquet) ayant mené au débridage total des Brav (police à moto, remise au goût du jour depuis les gilets jaunes), le film est tiraillé entre le ciné-tract et le polar efficace. Pour construire sa dramaturgie, il choisit de raconter en parallèle l’histoire d’Abdel Benyahia, tué la même nuit en Seine-Saint-Denis par un policier ivre. Par une série de choix discutables (invention d’un policier de l’Inspection générale de la police nationale confronté aux deux affaires, maquillage de plans de fiction en documents d’archives), le film neutralise sa portée politique jusqu’à devenir un étrange objet, empreint d’un didactisme maladroit mais troué ça et là de belles séquences qui touchent par la sobriété du trait.

Nos Frangins de Rachid Bouchareb avec Samir Guesmi, Raphaël Personnaz, Lyna Khoudri… 1h32.