Présidentielle.
Au Brésil, le président sortant, Jair Bolsonaro, a minimisé l’importance de la déforestation durant son mandat. Son principal rival, l’ancien président Lula, promet quant à lui de mettre fin aux dommages causés à l’environnement. Même s’il est élu, la tâche risque d’être particulièrement rude, observe ce magazine scientifique britannique.
Le scrutin à venir au Brésil va sceller le sort de la forêt amazonienne, préviennent les écologistes au moment où le pays doit choisir entre réélire soit son dirigeant actuel, Jair Bolsonaro, soit son rival et ancien président Luiz Inácio Lula da Silva.
Depuis que Bolsonaro a pris ses fonctions, en 2019, les records de déforestation ont été battus les uns après les autres au fur et à mesure que son gouvernement assouplissait les lois qui protégeaient l’environnement. Plus la date des élections approche (le 2 octobre), plus la menace qui pèse sur l’Amazonie augmente : les grileiros [voleurs de terres] profitent en effet au maximum de ce qui pourrait être leur dernière occasion de se livrer au déboisement sans être punis, explique Philip Fearnside, de l’Institut national de recherches en Amazonie.
Le nombre d’incendies en Amazonie brésilienne augmente habituellement en juin, lorsque les fermiers profitent d’une éclaircie entre deux averses pour défricher par le feu. Mais le nombre d’incendies qui se sont déjà déclarés depuis le début de la saison sèche actuelle a abasourdi les défenseurs de l’environnement : 31 513 feux ont été détectés par l’Agence spatiale brésilienne en août, du jamais-vu depuis douze ans. C’est presque la moitié du nombre d’incendies recensés sur l’ensemble de l’année 2018.
Philip Fearnside explique :
“Les gens ont vu qu’avec Bolsonaro ils ne risquaient rien s’ils ne respectaient pas les lois environnementales. Mais la fin de son premier mandat approche, et beaucoup se disent qu’il pourrait ne pas être réélu.”
“Point de bascule”
Certains sujets tels que l’envolée de l’inflation et l’augmentation de la faim sont certes des priorités dans les préoccupations politiques, mais ces élections sont également un référendum sur l’avenir de l’Amazonie, estiment les chercheurs. “En tant que scientifique, je ne vais pas vous dire cela à la légère : ce sont les élec
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