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Les enseignants du primaire dénoncent les « mensonges de l’Éducation nationale »

Les enseignants du primaire dénoncent les « mensonges de l’Éducation nationale »
Elise Moreau et Laëtitia Martin su SNUIPP FSU.

Photo CL

publié le 26 septembre 2022 à 19h23, modifié à19h23.

Manque d’effectifs, de formation, aberrations administratives… Le syndicat des enseignants du primaire en Charente s’alarme d’une rentrée « catastrophique ».

Elles ont l’impression de vivre dans un monde différent de celui de leur hiérarchie. Les cosecrétaires du SNUIpp-FSU Charente, le syndicat des enseignants du primaire, dévoilent leur expérience d’une rentrée chahutée. « Il y a beaucoup de mensonges par omission...

Elles ont l’impression de vivre dans un monde différent de celui de leur hiérarchie. Les cosecrétaires du SNUIpp-FSU Charente, le syndicat des enseignants du primaire, dévoilent leur expérience d’une rentrée chahutée. « Il y a beaucoup de mensonges par omission », dénonce Élise Moreau, l’une des deux têtes du syndicat.

Première contre-vérité : « On nous dit que la rentrée s’est bien passée. En réalité, la rentrée est catastrophique », dénonce la militante. Selon le syndicat, 17 maîtres manquaient à l’appel en début d’année scolaire. Résultat : un recours massif aux contractuels. « Sur les 42 contractuels de l’académie de Poitiers, la Charente en rassemble 30 à elle seule », pointe Laetitia Martin, l’autre cosecrétaire. Signe d’un territoire dépourvu d’après elles. « La liste de recrutement complémentaire est épuisée et il manque encore des postes. » Cinq selon les chiffres du rectorat qu’elles ont glanés la semaine dernière.

D’autant que les contractuels sont loin d’être une solution de long terme, expliquent les deux responsables. « Ils sont recrutés sur master, mais avec un accompagnement en pointillé et pas de formation pratique, dessine Laetitia Martin. C’est comme si on donnait un scalpel à un étudiant en chirurgie qui n’a jamais eu de contact avec le bloc opératoire et qu’on lui disait ‘vas-y’.» Sa collègue dénonce un recours systématique à ces non-titulaires. Alors « qu’il y a encore trois-quatre ans, c’était à la marge ».

Pleins de directeurs n’ont pas été déchargés. L’État ne respecte pas ses propres lois.

Alors oui, en général « il y avait un enseignant devant chaque classe. Mais on n’a presque plus de remplaçants. » Résultat : « pleins de directeurs n’ont pas été déchargés (une journée par mois pendant laquelle un remplaçant s’occupe de la classe du directeur pour laisser le temps à celui-ci de se charger de l’administratif Ndlr.). L’État ne respecte pas ses propres lois. »

Elles critiquent aussi le « bricolage administratif » qu’elles illustrent avec des exemples dignes d’un bon Kafka. Comme cette école qui a vu une classe fermer avant d’être rouverte quelques semaines plus tard… pour un an seulement. L’enseignante titulaire a été mutée dans un établissement et remplacée par un poste temporaire. « Certains ont été affectés à un poste en juillet, ont préparé leur année et quelques jours avant la rentrée, avec la panique, ils ont été affectés ailleurs pour laisser leur poste (plus simple à gérer Ndlr.) à des contractuels. »

Les deux responsables dénoncent une précarité latente. « On demande un plan d’urgence. L’école mérite mieux et pour ça il faut des moyens. »